Est de la RDC : Plus de 1.500 civils tués depuis l'instauration de l'état de siège (LUCHA)

Lundi 8 novembre 2021 - 11:00
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7SUR7

Le mouvement pro-démocratie Lutte pour le Changement (LUCHA) a dressé un bilan de plus de 1.502 civils tués depuis l'instauration de l'état de siège par le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour faire face aux atrocités rebelles dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. 

Dans une déclaration datée du 06 novembre et consultée par 7SUR7.CD ce lundi, la LUCHA dit constater que l'état de siège déclaré « pour endiguer les violences armées, sécuriser les populations civiles et leurs biens » est un « échec » jusque-là. En conséquence, elle s'inscrit en faux contre ses éventuelles prorogations. 

« 6 mois après, les violences contre les civils se sont accentuées et étendues aux zones jadis relativement calmes et paradoxalement aucune activité militaire intense n'a été constatée, y compris dans les zones fortement insecurisées (Beni, Djugu, Irumu, Mambasa). Plus de 1.502 civils ont été tués dans les provinces sous état de siège, soit une moyenne de 8 civils par jour. [...] Proroger continuellement un état de siège dont l'échec ne fait l'ombre d'aucun doute est une insulte à la mémoire des victimes », écrit le mouvement citoyen. 

Face aux atrocités rebelles dans l'Est de la République démocratique du Congo, la LUCHA formule au chef de l'État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, certaines recommandations dont notamment : 

- Identifier et écarter des opérations militaires en cours et de la chaîne de commandement de l'armée, de la Police et des services de renseignements, les officiers et militaires soupçonnés de violations graves des droits humains, des collisions avec les groupes armés ou de trafics divers et les mettre à la disposition de la justice ;

- Mettre en œuvre, sous un leadership sérieux, honnête, rassembleur et rassurant, un vrai programme de démobilisation, désarmement, réinsertion communautaire et éventuellement rapatrier des membres de groupes armés étrangers ; 

- Dissocier les troupes kényanes de la MONUSCO tout en les dotant d'un mandat et des moyens adéquats pour protéger les civils et neutraliser les groupes armés afin de leur permettre d'avoir un peu plus de liberté et d'efficacité sur le plan opérationnel. 

Les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri sont placées sous état de siège depuis le 06 mai dernier. Des autorités civiles ont été remplacées par celles militaires ou encore policières. L'armée et le gouvernement congolais dressent, quant à eux, un bilan positif depuis l'instauration de cette mesure exceptionnelle. 

Joël Kaseso, à Butembo