Probable renaissance du M23 à Rutshuru : La société civile craint des infiltrations à la frontière congolaise

Lundi 8 novembre 2021 - 11:50
Image
Photo 7SUR7.CD

Des mouvements des populations sont signalés dans des villages du groupement Jomba, en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) à la suite des affrontements qui opposent les militaires congolais à des hommes armés depuis la nuit du dimanche 7 novembre 2021.

Les forces vives de la ville de Goma redoutent que des inconnus profitent de la situation pour faire intrusion dans des agglomérations afin de se retourner contre les civils par la suite.

Elles regrettent déjà l'occupation des villages de Chanzu, Runyonyi, Kinyangurube et Ndiza par les assaillants et préviennent les services de sécurité, la Direction Générale des Migrations ainsi que la population au sujet de ce danger qui guette principalement le territoire de Rutshuru et la ville de Goma.

« L'urgence est que l'armée et les services de sécurité concentrent leurs actions dans la zone. Que la DGM joue son rôle de contrôleur et protecteur des populations aux frontières avec Bunagana et le Rwanda. Que la population surveille les mouvements suspects. Qu'elle soit vigilante aux potentiels infiltrés, qu'elle livre les informations aux autorités », recommandent-elles dans un communiqué de ce lundi 8 novembre 2021.

Pour fuir les combats, des civils ont pris la direction de Bunagana, Rutshuru centre et même de l'Ouganda.

Le Baromètre Sécuritaire du Kivu témoigne que les FARDC ont été repoussées de leur position.

« Les FARDC ont été attaquées et chassées de leurs positions hier soir à Runyonyi et Chanzu près de la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda. Les détonations se poursuivaient ce matin. L’identité des assaillants n’est pas encore confirmée », écrit-il.

Même si l'ennemi n'est pas encore clairement identifié, plusieurs sources parlent des anciens éléments du M23 qui sont en reconstitution et redoutent la menace qui pèse sur Goma.

Défaits en 2012, plusieurs éléments du M23 ont trouvé asile en Ouganda et au Rwanda. Des acteurs de la société civile ont souvent plaidé pour que ces derniers soient arrêtés puis jugés pour des crimes qu'ils ont fait subir au Nord-Kivu. Mais, rien n'a toujours été fait dans ce sens alors que des soupçons sur leur réorganisation paraissaient de plus en plus insistants.

Isaac Kisatiro, à Butembo