La Haute Cour militaire siégeant en matière répressive en appel sur le double assassinat des défenseurs des droits humains Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, a clôturé l'instruction sur les infractions mises à charge des prévenus Christian Ngoy Kenga Kenya et son coaccusé, Jacques Mugabo.
Cette phase ouvre la voie aux conclusions des parties civiles, au réquisitoire du ministère public (auditorat général) ainsi qu'à la plaidoirie. Ceux-ci interviendront à l'audience programmée le 1er décembre prochain.
Lors de l'audience de ce mercredi 17 novembre 2021 qui s'est tenue à la prison militaire de Ndolo, la Haute Cour a auditionné un autre renseignant. Il s'agit du policier Jeancy Wa Mulanga Ngoy, chef de poste commis à la garde du couloir de l'Inspecteur général de la police de l'époque, John Numbi. Il était présent à son lieu de travail au moment des faits.
Il fait partie de l'équipe du bataillon « Simba » qui a été exfiltrée en 2010 à Lubumbashi quelques jours après ce crime que d'aucuns qualifient d'État.
Dans sa déposition, il a apporté des éléments nouveaux. Il a été confronté au prévenu J. Mugabo ainsi qu'aux interrogations des parties civiles.
« Jeancy Ngoy était là au commissariat de l'inspection générale de la police le 1er juin 2010. Il a lui-même témoigné que c'était lui qui est allé chercher Chebeya dans le bureau de Mwilambwe. En plus, il a été évacué ensemble avec les autres policiers impliqués dans cette affaire à Lubumbashi pour faire disparaitre les traces. Sa déposition n'a pas convaincu les parties civiles. Nous sentons qu'il y a des zones d'ombre », a affirmé à la presse Me David Tshimanga, l'un des avocats des parties civiles.
Après avoir entendu les dépositions des uns et des autres, la Haute Cour a affirmé qu'elle est suffisamment éclairée.
« Aujourd'hui, c'était la dernière audience d'instruction après celle de la descente effectuée la semaine passée. La Haute Cour a estimé qu'elle est convaincue par rapport aux faits de la cause. Elle a clos l'instruction de la cause pour la plaidoirie qui commencera dans deux semaines. L'audience prochaine sera consacrée aux conclusions des parties civiles, le réquisitoire du ministère public ainsi que la plaidoirie », a renchéri Me Tshimanga.
Dans le cadre de cette affaire, Christian Ngoy Kenga Kenga et Jacques Mugabo sont accusés de détournement d'armes et des munitions de guerre, association des malfaiteurs, enlèvement, assassinat et terrorisme.
Merveil Molo