Procès Chebeya : Les parties civiles sollicitent une descente à l'Inspection Générale de la Police 

Samedi 11 décembre 2021 - 09:35
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En vue de permettre à la Haute Cour Militaire siégeant au second degré, d'avoir encore plus de lumière sur les contours du double assassinat en 2010 des défenseurs des droits de l'Homme Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, les parties civiles sollicitent une descente à l'Inspection Générale de la Police (IG), lieu où le crime a été commis. 

Me Élie Mbikayi, coordonnateur adjoint du collectif des parties civiles, a justifié leur demande par la nécessité de comprendre le positionnement des bourreaux des victimes. 

« C'est vraiment nécessaire parce que Chebeya a été tué dans les installations de l'IG. La scène a été filmée par des caméras. Il y a tout même nécessité que nous puissions descendre pour voir l'emplacement des caméras si elles existent encore. C'est aussi pour voir le positionnement de Mwilambwe, mais pour savoir si à partir de son bureau, il pouvait voir comment on exécutait Chebeya. Pour nous, Mwilambwe est un prévenu, mais en même temps, il semble qu'il ait vécu la scène à travers ses écrans de surveillance. Il est nécessaire pour nous de descendre, voir et vérifier sa version des faits », a-t-il déclaré à la presse l'issue de l'audience tenue vendredi dernier à la prison militaire de Ndolo. 

S'exprimant sur les révélations de Paul Mwilambwe (chef du protocole de l'IG au moment des faits), il a martelé que toutes les personnes impliquées dans ce double assassinat, répondront de leurs actes à un degré ou à un autre. 

En ce qui concerne le flou sur le lieu de l'inhumation de Bazana, Me Mbikayi s'est appuyé sur les dépositions des prévenus et renseignants en estimant que le compagnon de Chebeya a été enseveli à Mitendi dans la parcelle du général Djadjidja (commandant de la Police Militaire au moment des faits).

« Il est une évidence que le corps de Fidèle Bazana a été enseveli dans l'une des concessions de Djadjidja. C'est aujourd'hui une évidence. Ceux qui ont exécuté cette mission l'ont dit de manière concordante. Djadjidja a toujours nié, mais à voir la concordance des dépositions et des aveux des prévenus, je crois que c'est une question qui ne peut plus susciter un débat. Djadjidja peut répondre par la négation ou l'affirmation, la Cour va tirer les conséquences de la concordance des aveux et des dépositions des exécutants », a fait savoir le coordonnateur adjoint du collectif des parties civiles.

Lors de l'instruction du jour, le prévenu Mwilambwe a été confronté aux différents prévenus et renseignants notamment J. Mugabo, Doudou Ilunga, D. Mukalay et le général Djadjidja. La Haute Cour Militaire a programmé la prochaine audience le mercredi prochain avec l'audition d'autres renseignants.  

Merveil Molo