Kananga : Début d'un atelier de réflexion sur les violences basées sur le genre dans l'espace Kasaï

Mardi 1 février 2022 - 20:51
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Photo 7SUR7.CD

Gisèle Ndaya, ministre nationale en charge du Genre, famille et enfant, a lancé ce mardi 1er février 2022 à Kananga au Kasaï Central, un atelier régional de réflexion sur les violences basées sur le genre dans l'espace Kasaï. 

Dans son mot, elle a dénoncé des pratiques traditionnelles qui déshonorent la femme et la jeune fille, notamment le mariage précoce.

« Au delà du conflit, l'ampleur des violences basées sur le genre dans l'espace Kasaï, s'explique aussi par la présence de certaines pratiques traditionnelles déshonorantes de la femme et de la jeune fille. C'est le cas de mariage précoce au détriment de la scolarisation ainsi que le mauvais traitement des femmes violées et les veuves. Cette situation empêche la participation efficace de la femme et de la jeune fille à la reconstruction et au développement du pays», a déclaré la ministre Ndaya.

Ces assises qui bénéficient de l'appui du Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (UNHCR) et du Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA), réunissent notamment tous les gouverneurs de l'espace Kasaï.

Les objectifs de cet atelier qui s'étend sur 3 jours, soit du 1er au 03 février, sont notamment « l'amélioration des connaissances générales sur les différentes formes de violences basées sur le genre et l'appui à la réforme du cadre légal en rapport avec la lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre afin de renforcer la lutte contre l'impunité ».

Liz Ahua, représentante de l'UNHCR en RDC, a souligné que les femmes Kasaïennes ne jouissent pas pleinement de leurs droits fondamentaux, malgré les efforts déjà accomplis.

« En dépit des efforts déjà accomplis, les femmes et les jeunes filles Kasaïennes vivent encore dans un environnement où elles ne jouissent pas pleinement de leurs droits fondamentaux. La cessation des conflits armés ne doit pas nous faire oublier que les conséquences qui ont découlé perdurent encore dans le temps. À celà s'ajoute un certain nombre de pratiques traditionnelles avilissantes à l'égard de la femme et de la jeune fille qui fragilisent encore l'avenir de protection », a-t-elle déclaré.

Pour sa part, Eugène Kongnyuk, représentant résident de l'UNFPA, a salué l'engagement des autorités étatiques et leaders coutumiers et religieux dans la lutte contre les violences basées sur le genre.

« Je présente mes vives félicitations à toutes les autorités étatiques ici présentes ainsi que les leaders coutumiers et religieux pour l’alignement à la vision de chef de l’État qui se concrétise avec ces travaux qui vont jeter de nouvelles bases pour la lutte contre les Violences basées sur le genre dans la région Kasaienne », a-t-il souligné.

Il sied de signaler que les VBG se présentent dans l’espace Kasaï comme l’un des problèmes majeurs de protection face auquel les acteurs humanitaires appuient les autorités congolaises de la région du Kasai depuis 2017 à travers les activités de prévention et de réponse. C’est le cas du projet conjoint JAD (UNDP, BCNUDH, UNFPA) sous financement de Canada, des allocations de Fonds humanitaires CERF ainsi que des financements sur fonds propres et autres des Agences UN (UNHCR, UNICEF), qui ont permis de soulager les survivantes. 

Alain Saveur Makoba à Kananga