
La question de la représentativité de la femme retient l'attention de plusieurs intervenants à l’Assemblée nationale depuis le début du débat général sur la proposition de la loi électorale le vendredi dernier.
Si certains députés suggèrent de réfléchir sur des mécanismes d'une discrimination positive en faveur d'un seuil de représentativité de 30% de femmes tel que prévu par la Constitution, d'autres par contre estiment qu'il faut poursuivre d'abord avec les initiatives de mobiliser et encourager la femme à l'engagement politique avant de rendre obligatoire la discrimination positive en faveur de sa représentativité.
C'est le cas par exemple de la députée Scolastique Mahindo qui estime que ce processus tel que prevu par le Constituant n'est pas encore arrivé à sa maturation en RDC.
"Moi je dis qu'il faut que nous puissions commencer par le début. C'est-à-dire nous puissions susciter l'intérêt politique chez la femme. Et ça, c'est un travail qui doit être fait non seulement par les femmes, mais aussi par les hommes, par toute la société. Parce que quand les femmes n'entrent pas en politique, c'est une perte pour nous tous et je disais là-bas (en plénière, ndlr) que plus nous aurons de femmes en politique, plus la vie politique va être humanisée. Mais pour l'instant, prenons les femmes qui sont disponibles, nous marchons avec elles tout en se disant qu'on arrête pas le combat. Continuons à mobiliser d'autres jusqu'à ce que nous arriverons à la parité parfaite", a déclaré l'élue de Basoko à 7SUR7.CD.
Le député Didier Kamundu a invité ses collègues à une réflexion pour étudier les voies et moyens d'insérer des dispositions de discrimination positive pour rendre effectif le seuil constitutionnel de 30% en faveur de la femme au prochain scrutin.
"Je me réjouis que l'aspect droit de l'homme ait retenu l'attention des collègues notamment au point 9 et 10 de leur exposé de motif (de la proposition de loi électorale sous examen, ndlr). Je reviens sur le point 9 et suggère à ce que nous puissions insérer des dispositions de la discrimination positive qui permettent que le seuil de 30% voulu par les rédacteurs de notre constitution et nos prédécesseurs députés soit possible", a-t-il dit dans son exposé lors du débat général de ce lundi 25 avril 2022.
Le président de l'assemblée nationale, Christophe Mboso N'kodia, a soutenu la cause de la femme en ce qui concerne sa représentativité notamment à l'assemblée nationale. Il a invité certains intervenants à plaider pour la cause de la femme lors de ce débat général sur la proposition de la loi électorale initiée par le Groupe des 13 (G13).
Ce débat se poursuivra ce mardi. 25 autres intervenants sont attendus. C'est après toutes ces interventions que la loi pourra être adoptée et renvoyée à la commission PAJ pour toilettage.
Moïse Dianyishayi