Le premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a présidé, mercredi 25 mai, à la Primature à Kinshasa, une réunion sécuritaire de crise avec notamment les responsables des Forces armées et de la Police nationale congolaise (PNC) sur la situation sécuritaire du Nord-Kivu, caractérisée par des attaques du M23.
Au terme de cette réunion, le porte-parole du gouvernement a affirmé que des soupçons se cristallisent sur le soutien qu'apporterait le Rwanda à ce mouvement qui a resurgi dans l'Est de la RD Congo.
"Sur instruction du commandant suprême des Forces armées de la République démocratique du Congo, le premier ministre a tenu une réunion de crise qui a réuni les responsables du gouvernement, de la Défense, de l'Intérieur, mais aussi les chefs de l'armée et de la police pour passer en revue la situation qui se passe depuis quelques jours dans la province du Nord-Kivu. Il est établi, suivant les éléments que nous avons reçu du terrain, qu'en tout cas des soupçons se cristallisent sur un soutien qu'aurait reçu le M23 de la part du Rwanda", a déclaré Patrick Muyaya.
Pour attester ce présumé soutien du pays de Kagame au M23, le ministre de la Communication et médias a relevé que le mécanisme de suivi des accords entre la RDC et le Rwanda a été activé. Une délégation, a-t-il indiqué, est à Kigali pour en avoir le cœur net.
"À ce propos, nous avons activé le mécanisme de suivi. Et d'ailleurs, le chef de ce mécanisme se trouve présentement à Kigali pour attester ces faits", a-t-il signalé.
Et de renchérir : "Ceci tend à se vérifier d'autant plus qu'il y a quelques jours, des nouvelles circulaient qu'il y aurait des représailles. Vous avez suivi que nos forces avaient totalement déstabilisé le M23, qui de manière répétée, agissent par des actions provocatrices. Nos forces avaient pris le dessus et qu'il y a eu des éclats d'obus qui seraient tombés de l'autre côté de la frontière. Et en représailles évidemment, nous attendions des nouvelles de ce genre. Nous pensons que ce qui s'est produit à côté du M23, serait une réaction de la part du Rwanda. Mais pour cela, nous serons fixés bientôt lorsque le rapport du mécanisme conjoint de suivi sera fait".
Le ministre Muyaya fonde son soupçon sur le Rwanda sur base de l'arsenal militaire dont disposerait le M23 sur le terrain des opérations sans avoir les moyens pour un tel armement.
"Nous pensons que le M-23 ne peut pas disposer de l'arsenal militaire comme celui qu'on trouve chez lui sur le terrain des opérations. D'où, la cristalisation de nos soupçons sur le Rwanda", a-t-il martelé.
Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement a appelé au calme et au soutien des FARDC. Il a rassuré aussi que le gouvernement suit de près la situation selon les instructions du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
"Nous tenons à rassurer la population congolaise en général et celle du Nord-Kivu en particulier, que le gouvernement, avec en tête le président de la République, suit de près la situation et que toutes les mesures sont prises pour assurer la paix et la sérénité", a dit Patrick Muyaya.
C'est depuis le 25 mai dernier que les populations de Kibumba dans le territoire de Nyiragango, province du Nord-Kivu, font face à des attaques du M23. Ce mouvement rebelle bénéficierait, selon plusieurs langues, du soutien du Rwanda en violation des frontières et des accords signés avec la RDC.
Prince Mayiro