Pour mettre fin à l'hécatombe à la prison centrale de Kalemie, chef-lieu du Tanganyika, la gouverneure de cette province, Julie Ngungwa, demande au gouvernement de s'investir pour la prise en charge alimentaire et sanitaire des détenus.
Reçue en audience, mercredi 16 novembre 2022, à Kinshasa, par la ministre d'État en charge de la Justice, Rose Mutombo, la cheffe de l'exécutif provincial du Tanganyika a tiré la sonnette d'alarme sur les conditions carcérales dans cette prison qui, selon elle, s'apparente à un mouroir au vu de son état de délabrement très avancé.
« Nous avons évoqué la question d’approvisionnement en vivres et non vivres en faveur des prisonniers. J’ai pensé demander au gouvernement central d’y penser puisque ces prisonniers nous pouvons les récupérer, ils peuvent être utiles pour le pays dans les jours à venir. Il faut qu’on prenne soin d’eux. Ils sont malades et ne bénéficient pas des soins de santé appropriés. Ils meurent par étouffement parce qu’ils sont trop nombreux. En plus, ils ont faim. Cette situation m’inquiète beaucoup », a indiqué la gouverneure de province du Tanganyika.
La réaction du ministre de la Justice et garde des sceaux a été positive. R. Mutombo a promis à la gouverneure du Tanganyika de s'impliquer au niveau du gouvernement pour qu'une solution urgente soit trouvée dans le meilleur délai.
« Elle nous a demandés de préparer un terrain où l’on pourrait construire une nouvelle prison », a fait savoir J. Ngungwa.
Construite pour héberger au moins 200 détenus, la prison centrale de Kalemie en accueille actuellement environ 1.000, d'après l'autorité provinciale. Au total, 47 prisonniers sont décédés durant la période allant de janvier à septembre 2022.
Ces statistiques ont été livrées par Nathan Mugisho, président du Parlement Debout Sans Tabou (une structure de la société civile), au cours d'une interview accordée, le mercredi 21 septembre dernier, à 7SUR7.CD.
Merveil Molo