Dans une mise au point faite ce jeudi 8 décembre 2022 à 7SUR7.CD, la Coopérative minière artisanale du Katanga (COMAKAT) confirme détenir un contrat d'exploitation légal avec la Générale des carrières et des Mines (GECAMINES) sur le carré minier de Sokoroshe 3 situé à plus de 40 kilomètres de Lubumbashi sur la route Likasi dans le Haut-Katanga.
Réagissant aux propos du ministre provincial des Mines du Haut-Katanga qui a accordé l'interview au reporter de 7SUR7.CD à Lubumbashi, Matthieu Loshi Kasemwana, directeur général de la COMAKAT rejète ces allégations et demande au ministre de tutelle d'apporter les preuves.
Il précise que le contrat de la COMAKAT avec la GECAMINES est encore valide et cela depuis 2013 « car il est renouvelé de manière tacite, chaque année ».
« D'abord en matière de droit, c'est l'accusation qui apporte la preuve. Que le ministre qui nous accuse d'apporter la preuve que nous n'avons pas de contrat avec la GECAMINES. Moi je confirme que ce qui est affirmé est complètement faux. La vérité est que la COMAKAT détient un contrat qui est toujours valide depuis 2013. Ce contrat est renouvelé chaque année, tacitement, le 13 novembre. Donc aujourd'hui, nous sommes au-delà du 13 novembre, ça veut dire que le contrat court », a-t-il déclaré au micro de 7SUR7.CD.
Concernant la présence « des militaires » que la COMAKAT aurait amené dans le site de Sokoroshe 3, le directeur général de cette coopérative souligne que seuls les agents de la GECAMINES dont sa garde industrielle étaient présents et cela de tout ce temps, vu que les militaires sont interdits d'entrer dans les Mines.
Présentant différents documents et accusés de réception des divers services étatiques dont le ministère provincial des Mines, Matthieu Loshi se dit ne pas comprendre que les agents de la GECAMINES qui font chaque jour le rapport à leur hiérarchie puissent être non reconnus.
« Nous, nous sommes avec les agents de la GECAMINES qui sont la garde industrielle depuis 2013 et qui font des rapports quotidiens à la hiérarchie. Toute la GECAMINES sait que nous sommes là avec ces gens-là, leurs agents. Alors comment dire qu'ils ne nous connaissent pas ? C'est quand-même une chose qu'on ne peut pas comprendre. D'abord qu'on interroge la garde industrielle qui était dans le site qui est les yeux de la GECAMINES si eux cohabitaient avec les militaires. C'est complètement faux car les militaires sont interdits de rester dans les mines », a-t-il rassuré.
Le DG Matthieu Loshi Kasemwana de la COMAKAT confirme avoir contacté les autorités de la GECAMINES voire de l'auditorat militaire du Katanga pour savoir qui a envoyé les militaires dans le site de Sokoroshe 3 et que personne n'a confirmé cet ordre. Il ajoute que sa société n'a jamais reçu une lettre ni de la GECAMINES ni du ministère provincial des mines quant à ce.
« Nous avons contacté toutes les autorités de la GECAMINES depuis notre délogement du site de SOKOROSHE 3 et la GECAMINES, aucune autorité dit le contraire. Tout le monde affirme que notre contrat est toujours valide et d'ailleurs, ce qui est étonnant est qu'aucune autorité ne reconnaît cette opération ni au niveau de la GECAMINES ni au niveau de l'auditorat militaire. Personne ne reconnaît avoir initié cet ordre de délogement », a-t-il regretté.
Dans la foulée, la Coopérative Minière et Artisanale du Katanga souhaite que les responsabilités puissent être rétablies et que les coupables soient sanctionnés. Matthieu Loshi appelle le chef de l'État Félix Tshisekedi et le gouverneur Jacques Kyabula de leur rétablir dans leur droit car « la RDC est un pays des droits. »
« D'abord il y a eu des dégâts, nous voudrions quand-même que quelqu'un puisse répondre. Nous avons été victimes. Tout le site a été pillé en commençant même par la pancarte du chef de l'État à l'entrée qu'on n'a déchiré. Nous, on est là pour soutenir le président de la République. Ces gens ont pillé la nourriture, les matelas, les téléphones à tel point que jusqu'à ce jour, il y a aucun agent GECAMINES sur le site. Nous souhaitons d'abord qu'on établisse les responsabilités, qu'on soit rétabli dans nos droits parce qu'on nous dit au niveau de la GECAMINES que nous avons droits, qu'on décourage ce genre de choses. Nous aspirons vers l'État de droit, nous aidons le président Félix à créer de l'emploi et aujourd'hui, on a mis au chômage 300 personnes pour des projets personnels. Ça, ce n'est pas normal », a-t-il souhaité.
Le mercredi 7 décembre dernier, le ministre provincial des Mines dans le Haut-Katanga, Georges Mawine, a affirmé à 7SUR7.CD avoir envoyé les militaires dans ce carré minier sur demande de Ntambwe Ngoy Kabongo et Patrice Pungwa Mbuyu, respectivement directeur général et secrétaire général de la GECAMINES. Toutes nos tentatives d'entrer en contact avec les autorités de la Générale des Carrières et des Mines sont restées vaines pour avoir l'authenticité du document de demande d'évacuation des coopératives minières sur le site de Sokoroshe 3 et qui date du 30 décembre 2021.
Le gouverneur Jacques Kyabula Katwe a été même saisi le 06 décembre 2022 par la COMAKAT pour dénoncer cette situation tendant à combattre la politique du président de la République et qui menace la paix sociale dans le Haut-Katanga, selon Matthieu Loshi.
Patient Lukusa, à Lubumbashi