Le Réseau d'ONG d'Action en Santé Mentale Asbl (ROASAM), en partenariat avec le programme OSISA, a tenu le vendredi 16 novembre 2022 à Kinshasa, une conférence de presse autour du thème de la journée mondiale de la santé mentale, à savoir : « Faire de la santé mentale et du bien-être de tous une priorité mondiale », célébrée le 10 octobre dernier.
Cette conférence avait pour objectif principal de sensibiliser l'opinion publique sur les questions liées à la santé mentale ainsi que mobiliser l'énergie qu'il faut pour donner une réponse efficace et durable.
D'après le ROASAM Asbl, la situation de la santé mentale, à ce jour est inquiètante partout dans le monde, en RDC y compris. Le chiffré avancé dernièrement par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), est alarmant, car il fait état d'au moins 400 millions de personnes atteintes par les troubles mentaux, les problèmes neurologiques ou psychosociaux, certains liés à l'alcoolisme et d'autres à la toxicomanie. Causant, à cet effet de lourdes pertes en vie humaine, allant jusqu'à 800.000 décès de personnes par suicide chaque année. D'où, un décès toutes les 40 secondes.
Dans son allocution, le Dr. Ally NDjukendi Omba, coordonnateur du ROASAM Asbl a fait savoir qu'à l'instar de tous les autres pays, la RDC n'est pas épargnée par ce fléau, mais par contre, le problème de la santé mentale n'a pas l'attention qu'il mérite et est traité avec une certaine négligence.
« En ce qui concerne l'état de santé mentale dans notre pays, la République Démocratique du Congo, bien qu'il existe le Centre National Psycho-Pathologique (CNPP) et le Programme National de Santé Mentale (PNSM), au sein du ministère de la Santé, Hygiène et Prévention, les projets de santé mentale sont négligés ou en souffrance », a-t-il déclaré.
Et d'ajouter : « Depuis plusieurs décennies, il n'existe pas de budget national spécifique aux activités de ce sous-secteur. C'est ainsi que nous avons pris courage en tant que volontaires de créer le Réseau d'ONG d'Action en Santé Mentale pour accompagner le Gouvernement dans la promotion et protection de ce sous-secteur ».
Pour le Dr. Ally NDjukendi Omba, le Gouvernement congolais devrait considérer le problème de la santé mentale comme une priorité et prendre celui-ci en compte dans le budget.
« Il faudrait que le Gouvernement déclare la santé mentale comme une priorité pour notre pays et c'est en ce moment qu'il y aura des bailleurs de fonds qui viendront pour pouvoir appuyer. Et lui-même, le Gouvernement, dans son budget doit tenir compte des aspects de la santé mentale », a-t-il estimé.
Le Réseau d'ONG d'Action en Santé Mentale (ROASAM) a invité tous les congolais à jouer leur rôle afin de mener des actions susceptibles de mettre fin à l'aggravation de cette situation qui a, à ce jour, des impacts très visibles, tel que le Kuluna qui paralyse la société congolaise.
Le ROASAM Asbl a insisté sur la nécessité de mettre en place une tripartite, qui va réunir l'Etat congolais, la société civile ainsi que les partenaires techniques et financiers dans le but de trouver des solutions adéquates.
Christian Dimanyayi