Présidentielles 2023: Moise Katumbi lance la bataille contre Tshisekedi et appelle à l'unité de l'opposition

Jeudi 22 décembre 2022 - 19:54
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Photo : Droit tiers

Moïse Katumbi, président du parti politique Ensemble pour la République, a clôturé ce jeudi 22 décembre, le congrès de sa famille politique qui a duré trois jours dans la ville de Lubumbashi, capitale provinciale du Haut-Katanga, dans le sud-est de la République démocratique du Congo.

Ses partisans, des milliers, venus de différentes villes du pays, l’ont entériné comme leur candidat président de la République, pour les échéances électorales prévues dans exactement un an, le 20 décembre 2023.

Le « chairman » espère ainsi succéder à Félix Tshisekedi, dont il critique désormais les actions après deux années d’alliance dans la fameuse « Union sacrée de la Nation ».

« Nous avions accepté de lui prêter main forte pour sauver la nation en danger », se souvient Moïse Katumbi au cours de son discours prononcé à la clôture du congrès.

Des membres de son parti, avaient été nommés au gouvernement dit de l’Union sacrée, mais « force est de constater que les résultats ne sont pas au rendez-vous. Le cahier des charges que nous avons déposé pour guider notre engagement mutuel n'a pas été respecté par nos partenaires », regrette M. Katumbi, au micro tendu par 7SUR7.CD.

Les critiques envers le régime qu’il a soutenu sont farouches. « La mauvaise gouvernance avec son cortège tant décrié de détournement des deniers publics, le clientélisme, le népotisme, le tribalisme s'est enraciné sur fond d'une arrogante impunité et d'un chapelet des promesses non tenues », s’indique l’opposant.

« Nous gagnerons »

Dans un chapiteau construit au siège de son parti, les membres vêtus en bleu-blanc avec foulards du parti enroulés autour du coup, chantent à la gloire de l’ancien gouverneur du Katanga pendant que ce dernier prononce son discours.

« Oh voisin, ton mandat est fini », chantaient-ils, faisant référence au président Félix Tshisekedi, qu’ils ont tous décidé de tourner le dos, pour suivre leur leader, Moïse Katumbi.

Lors des dernières élections de 2018, l’opposition s’était alliée pour une candidature commune. Moïse Katumbi s’en rappelle, car il était en exil et ses forcings pour entrer au pays et présenter sa candidature à la CENI n’avaient pas abouti. Alors, aujourd’hui c’est un homme libre, qui lance un nouvel appel à ses désormais camarades de l’opposition.

« C'est ici l'occasion d'appeler toute l'opposition ainsi que toutes nos filles et fils du pays à se rassembler pour l'intérêt du peuple congolais. Si nous nous battons pour un Congo meilleur, grand, prospère et solidaire, alors nous gagnerons, nous gagnerons ensemble », dit-il, dans un ton calme.

En effet, il rejoint une opposition déjà bien garnie dans laquelle on retrouve le candidat malheureux Martin Fayulu et d’autres figures emblématiques comme Joseph Kabila, l’ancien président réclamé pour 2023 par ses partisans, ou encore Matata Ponyo et Jean-Marc Kabund, ancien bras droit du président Tshisekedi.

« Le bon choix »

« Nous ne donnons pas un chèque en blanc à la CENI et à son président. Si certains veulent organiser la fraude, ils nous trouveront sur le chemin », prévient-ils, appelant les congolais à s’enrôler « massivement et faire le bon choix le jour du vote ».

« Je demande solennellement à tous ceux qui iront voter en décembre prochain, de rester devant les bureaux de vote, d'assister aux dépouillements des suffrages et à l'affichage des résultats devant ces bureaux », insiste-t-il.

L’instabilité dans l’Est du pays qui fait notamment face à une agression rwandaise inquiète aussi l’ancien allié de Joseph Kabila, qui se propose en « homme solution ».

« (…) Il s'agit de doter la République démocratique du Congo d'une armée forte, bien équipée, bien payée et bien encadrée. Nous ne devons plus être à la merci des groupes armés. Aujourd'hui, nous devons éviter de sous-traiter la défense de l'intégrité territoriale aux armées étrangères », avise l’opposant.

Au prix de sa liberté, Katumbi vide son sac quelques semaines après avoir accusé l’ANR d’avoir refusé l’autorisation de survol de son jet.

Glody Murhabazi et Patient Lukusa