Des visites d'implantations et des "Fablab" ou laboratoires de fabrication ont été organisées dans les différentes universités francophones d'Afrique dont l'Université de N’Djamena au Tchad, l'Université de Kinshasa et Lubumbashi en République démocratique du Congo, l'Université Ngaoundéré au Cameroun, l'Université de Brazzaville au Congo et celle de Bangui en Centrafrique.
Tenues dans tous les campus numériques francophones (CNF) de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) installés dans ces institutions d'Enseignement supérieur et universitaire (ESU) le jeudi 08 mars 2023, ces visites d'implantation ont été précédées par un webinaire régional soit une rencontre de sensibilisation sur les femmes et les métiers au cœur du numérique à l'occasion de la journée internationale des droits de la femme.
Selon les organisateurs, les universités de l'espace francophone sont confrontées aux défis de la qualité de la formation, de la recherche et gouvernance, de l'employabilité des diplômés et institutionnel pour impliquer les universités dans les évolutions économique, sociale, culturelle et linguistique.
C'est dans ce cadre que l'AUF a initié cette visite des laboratoires de fabrications (Fablab) et des débats pour apporter son soutien aux femmes, étudiantes, doctorantes ou entrepreneurs.
En effet, réagissant au sujet central lors du webinaire, Minette Zongo de l'Université Ngaoundéré a mis l'accent sur l'intelligence artificielle. Elle a indiqué que le Deep Learning est une catégorie d'intelligence artificielle qui exploite des réseaux de neurones artificiels, inspirés directement du fonctionnement des neurones humains, pour assimiler de nouvelles connaissances.
Avec cette technique, a-t-elle poursuivi, on peut l'utiliser dans le suivi des maladies, la découverte des médicaments, au niveau de satellite voire dans l'électronique.
"Les femmes peuvent se spécialiser en intelligence artificielle en devenant ingénieur des données ou en modélisations, en déploiement ou création des logiciels et cela grâce à la maîtrise des mathématiques et autres notions arythmiques et algorithmiques", a-t-elle conclu.
De son côté, Patricia Kaliata de Lubumbashi dans le Haut-Katanga et responsable d'une entreprise locale, a partagé son expérience dans le domaine des programmations et création des logiciels informatiques. Elle a plus parlé de ses difficultés rencontrées à ses débuts entant que femme à l'université et dans le métier de programmation.
Malgré le contexte local focalisé encore sur le manuel dans le chef des entrepreneurs, cette femme de 35 ans a survécu et aujourd'hui elle a beaucoup de partenaires. Face aux clients, Patricia Kaliata a demandé aux autres femmes de travailler avec professionnalisme.
"J'aimerai bien que d'autres femmes qui ont fait les études en numérique puissent s'y mettre pour relever le défi social", a-t-elle souhaité.
Par ailleurs, Chancelle Mbarankunsu du Congo Brazzaville a axé sa communication sur les télécommunications et le numérique. Titulaire d’un Master en Télécommunications, elle a soutenu que les femmes ont la possibilité de faire carrière dans le numérique.
Pour elle, il faut oublier qu'on est femme et porter la casquette de la personne qui veut progresser et se développer en travaillant au maximum. Hier stagiaire, Chancelle Mbarankunsu est devenue cheffe de service prospective dans son pays grâce aux objectifs qu'elle s'était fixés et certaines limites.
"Une femme qui sait ce qu'elle veut, rend un travail appréciable par tous, hommes ou femmes. Il faut maîtriser son domaine pour être respecté car être une femme c'est un vrai bonheur. Se fixer des objectifs et se donner des moyens pour y arriver", a-t-elle déclaré avant de demander aux jeunes femmes qui veulent être comme elle, d'enlever la peur, de chercher un modèle et être un modèle pour d'autres filles demain.
Il est à noter que cette activité organisée par les implantations de l’AUF en Afrique centrale et Grands Lacs ont connu la participation de nombreux étudiants de la RDC, du Tchad, du Congo Brazzaville, du Cameroun et de la République Centrafricaine.
L'objectif était de créer ses liens et les synergies communes entre les étudiants et les professionnels, d'une part et de valoriser les métiers des femmes dans les domaines techniques, d'autre part. Ce, à l'occasion de la journée dédiée aux droits des femmes dont le thème est : "Pour un monde digital inclusif, innovation et technologie pour l'égalité des sexes".
Patient Lukusa