Critiques sur la décision de maintenir la fille enceinte à l'école : « Il faut qu'on cesse d'être hypocrites » (Muyaya)

Vendredi 18 juillet 2025 - 13:22
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Le ministre de la Communication et médias a, lors d'un briefing tenu le jeudi 17 juillet 2025, dissipé tout malentendu sur la décision prise par la ministre de l'Éducation nationale, Raïssa Malu, d’interdire l’exclusion des filles enceintes de l'école.

Dans son propos, Patrick Muyaya a haussé le ton contre l' « hypocrisie » dont font montre certaines personnes qui critiquent cette décision du gouvernement en faveur de la jeune fille enceinte.

« J'ai suivi et j'ai lu beaucoup de choses à ce sujet. Il faut qu'on se regarde dans les yeux et qu'on cesse d'être hypocrites. Lorsque la circulaire a été prise au niveau du ministère de l'Éducation, la circulaire n'avait pas pour vocation de faire croire que le gouvernement se met dans une position d'encourager. Attention ! Parce qu'une jeune enceinte à l'école, c'est le résultat de plusieurs failles. D'abord, il y a la faille de la maison en termes d'encadrement, sûrement qu'à certain niveau il y a la faille de l'école et qu'il ne faut pas oublier que nous avons une constitution qui consacre le droit à l'éducation et qu'on ne peut pas penser, en aucun cas, à exclure une jeune fille parce qu'elle est tombée enceinte. Ce serait une double punition », a soutenu le porte-parole du gouvernement.

À l'en croire, les filles enceintes ont aussi droit à l'éducation conformément à la constitution de la RDC, et à plusieurs conventions internationales qui interdisent toutes formes de discrimination sociale.

« Il y a des enquêtes EDS (Enquêtes démocratiques de la santé) qui démontrent que plus les femmes sont instuites, moins elles tombent enceintes parce qu'elles apprennent comment se protéger. Lorsque vous vous dites que ces enfants ne doivent pas aller, vous les discriminez. En les discriminant, il n'y a pas seulement notre propre Constitution dans ce qu'elle stipule qui est violée, mais n'oubliez pas aussi que la RDC est signataire de plusieurs Conventions internationales. Il existe une Convention qui proscrit toutes formes d'exclusion de l'enfant à l'école », a-t-il souligné.

Cependant, cette mesure est vivement critiquée par une frange de la classe sociopolitique qui estime qu'elle encourage la prostitution et la débauche dans les milieux scolaires.

Avec plus de 18.000 écoles dans le pays, l'Église catholique, à travers la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), s'est manifestement opposée à cette décision. Selon Mgr Donatien Nshole, ladite mesure ne passera pas dans les écoles catholiques.

Roberto Tshahe Da Cruz

 

AfroPari Juillet 2025