Dans la province de la Mongala, les relations entre l’agence belge de développement (ENABEL) et la société civile environnementale ne sont pas au beau fixe. La gestion des 12 millions de dollars alloués par le Fonds national REDD (FONAREDD) au Projet intégré de réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (PIREDD) divise les deux parties.
Dans une missive adressée au gouverneur de la Mongala le 10 avril, avec ampliation à la ministre nationale de l’environnement et celui des finances, les organisations de la société civile environnementale de cette province, réunies autour de la coordination provinciale du Groupe de travail climat REDD+Rénové (GTCRR), mettent plusieurs griefs à charge de l’agence belge qui exécute ce projet.
A en croire ces organisations, ce projet lancé en juin 2019 n’arrive pas à impacter la vie des communautés locales comme prévu. Ceci à cause notamment de la mauvaise gestion des fonds par ENABEL.
« A quoi ont servi les 12.000.000 USD affectés au PIREDD-MO? C'est uniquement pour la construction d'un bâtiment, la réhabilitation du bureau de l'administrateur du territoire de Bumba, la tenue des ateliers de formation et les voyages improductifs? », interrogent-elles.
Malgré que le projet patine, ces organisations disent être étonnées de voir l’agence belge solliciter une deuxième enveloppe de 8 millions de dollars.
« Ce projet patine mais curieusement ENABEL vient de solliciter un avenant de 8.000.000 de dollars américains pour la continuité des activités de la première phase et ipso facto soumissionner sa reconduction dans la deuxième lettre d'intention de CAFI. C'est curieux que cela puisse paraître d'autant plus que ce projet à l'heure qu'il est, n'est pas impactant », ont-elles poursuivi.
Par conséquent, les sociétaires du GTCRR dans la Mongala exigent que PIREDD soit retirée à ENABEL dans cette province et qu’une autre agence d’exécution soit recrutée.
« (…) nous nous opposons farouchement à la reconduction d'ENABEL et sollicitons par la présente son départ. Nous demandons à toutes ces autorités qui nous lisent en ampliation de bien vouloir s'impliquer, tout en sollicitant une autre agence locale d'exécution susceptible d'assurer la continuité du processus pour l'intérêt des communautés locales et peuples autochtones pygmées longtemps marginalisés », ont conclu ces organisations.
Mis en œuvre grâce aux fonds CAFI (Initiative pour la forêt de l'Afrique centrale), PIREDD qui, jusque-là est en expérimentation dans la Mongala ainsi que dans le Mai-Ndombe, vise à
réduire durablement la déforestation, la dégradation des forêts et à améliorer les conditions de vie des habitants dans les provinces forestières de la RDC.
Bienfait Luganywa