Assassinat de Chérubin Okende : une ONG locale invite les leaders des partis politiques à sensibiliser leurs membres sur les discours de haine

Lundi 7 août 2023 - 18:32
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Après l’assassinat d’un opposant politique en République démocratique du Congo (RDC), le débat public est alimenté par des accusations et des discours de haine malgré la prise en charge de l’affaire par la justice congolaise. Une organisation non gouvernementale travaillant sur les questions des droits humains appelle les partis politiques à sensibiliser leurs membres sur la prise de parole en public.  

 

Me Georges Kapiamba, président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), a recommandé notamment la création d’une structure spécialisée au sein des partis politiques pour la formation des membres sur les valeurs républicaines. 

 

« Les mécanismes doivent être de deux ordres. Premièrement, il faut créer au sein des partis politiques un poste où un responsable sera chargé de veiller sur la formation continue des membres portant sur les valeurs républicaines, mais aussi les droits de l’homme et le vivre-ensemble », estime Georges Kapiamba.

 

Connue pour ses interventions très critiques face au gouvernement central, une septuagénaire, militante du parti de Martin Fayulu, l’un des candidats à la prochaine présidentielle a fait des déclarations contre la communauté Kasaïenne en sachant que l’actuel chef de l’État appartient à cette communauté ethnique. « (…) Si Chérubin Okende était originaire de Kasongo-Lunda, les Lubas seraient éventrés (…) », a-t-elle déclaré face à la caméra. 

 

Pourtant, le parti de Martin Fayulu insiste qu’il est impossible à l’ECIDE de développer les tendances tribales. «  S’il y a des déviations ou des égarements sporadiques, on rappelle toujours à l’ordre puis on sanctionne conformément à nos statuts. Dans nos statuts, il y a le règlement d’ordre intérieur qui établit un barème des sanctions qui va de l’avertissement, blâme jusqu’à la révocation », a soutenu le secrétaire général de cette formation politique, Devos Kitoko.

 

Ce cas est un exemple concret qui justifie la démarche de Georges Kapiamba qui proposer de « sanctionner ceux qui vont à l’encontre des consignes du parti. Il faut que dans le règlement intérieur qu’il soit permis que puisse être sanctionné ou exclu tout membre qui se livrera aux discours de haine contre les membres des autres tribus ou ethnie ».  

 

L’ancien ministre des Transports et Voies de communication et désenclavement, Chérubin Okende, a été retrouvé mort le 13 juillet dernier. Son corps criblé de balles gisait à l’intérieur de sa jeep abandonnée sur la route des Poids-Lourds, une banlieue proche de la gare Centrale de Kinshasa. La veille, plusieurs responsables de son parti avaient alerté sur son enlèvement à la Cour constitutionnelle où il s’est rendu avec son garde du corps pour déposer un courrier.