Massacre de Goma : L'ODEP plaide pour un deuil national de 3 jours et la démission de J-P Bemba et Péter Kazadi

Jeudi 7 septembre 2023 - 17:22
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L'Observatoire de la Dépense Publique ( ODEP) appelle le gouvernement congolais à décréter un deuil national de trois jours en mémoire à plus de cinquante congolais morts lors de la répression par les forces régulières, d'une manifestation anti-Monusco voulue pacifique. 

Selon son président du Conseil d'administration, le professeur Florimond Muteba, qui le dit dans un élément sonore transmis à notre rédaction, ce jeudi, en guise d'hommages nationaux à "ces héros", le jour de leur inhumation doit être déclaré férié, chômé et payé. 
 
"Le gouvernement doit immédiatement décréter un deuil national d'au moins trois jours, jusqu'au jour où il y aurait les obsèques. Et que cette journée d'obseques soit non seulement une journée de deuil, mais une journée de congé chômée et payée en mémoire de ces héros qui ont été massacrés parce qu'ils ont voulu exprimer leur désaccord avec une armée des Nations-Unies qui est venue au Congo sans résultats. Cela ne veut pas dire que toutes les institutions des Nations-Unies ne sont pas bonnes. Je ne suis pas contre l'ONU. Je suis contre la Monusco qui n'a rien fait. C'est un projet qui a échoué dont il faut mettre fin", a-t-il déclaré. 

Le numéro un de l'ODEP a saisi cette occasion pour en appeler à la démission des responsables de la sécurité à tous les niveaux. Du ministre national de la Défense, en passant par celui de l'Intérieur, le gouverneur du Nord-Kivu, les chefs de services de renseignements et bien d'autres. 

"Dans d'autres pays, un seul mort entraine facilement la démission de plus hauts responsables, ici chez nous il y a plus de 50 morts. Il y a eu aucune compétence ni de la Défense nationale, ni du ministère de l'Intérieur. On nous dit que ce sont des faits fortuits, mais comment ? En matière de sécurité, lorsqu'il y a eu des conséquences pareilles, on ne peut pas parler des faits fortuits. Les services de renseignements servent à quoi ? Justement à empêcher ce genre des choses. La mauvaise organisation de nos services de renseignements militaires comme civils donnent comme conséquence le carnage qui a eu", a-t-il tonné. 

Et de poursuivre : "Ça veut dire que le ministre de l'Intérieur, le ministre de la Defense, parce que c'est son armée qui a tiré là-bas, le gouverneur de la province du Nord-Kivu, les responsables de la sécurité du Nord-Kivu,  tous ces gens là, les deux plus hauts responsables de la securité et de l'armée, devraient avoir la décence de démissionner de leurs postes. Et le gouvernement devrait avoir le courage de les encourager à partir, à quitter leurs postes de responsabilités". 

Toujours en rapport avec ces tueries, l'ODEP recommande le retrait de la Garde républicaine de la ville de Goma. Il appelle, en outre, le gouvernement à accélérer le processus de retrait de la Monusco qui, selon lui, n'a pas produit les résultats 20 ans après. 

Avant de clore son propos, le professeur Florimond Muteba a regretté la manière dont le gouvernement congolais, à travers le ministre de l'Intérieur, a qualifié le mouvement religieux  " Wazalendo " de "secte".

" Moi je ne l'appelerai pas secte. On ne peut pas, parce-que cela émane d'un congolais, c'est faire comme les colonialistes. Tout ce qui était expression culturelle des congolais, était considéré comme de la sauvagerie, de la sorcellerie. Je vois que le gouvernement réagit de la même manière pour une expression religieuse des congolais, on l'appelle secte. C'est très condamnable. Leur dénomination en français signifie le patriote. C'est tout simplement des nationalistes révolutionnaires commme l'etait Kimbangu. Comme l'ont été Patrice Emery Lumumba, Pierre Mulele et tous leurs compagnons qui sont morts crucifiés par les forces impérialistes", a-t-il dit. 

Rappelons que le mouvement religieux Wazalendo a organisé une manifestation pacifique le 30 août 2023 pour réclamer notament le départ de la Monusco, laquelle manifestation voulue pacifique, s'est soldée par une répression sanglante qui a ocassinné plus de cinquante morts, selon le dernier bilan donné par le gouvernement au cours du briefing presse du mercredi 07 septembre 2023.

ODN