Tueries dans l'Est : Des jeunes de la société civile demandent aux USA de mettre en place un embargo militaire contre le Rwanda 

Vendredi 20 octobre 2023 - 16:21
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Des jeunes congolais issus de mouvements citoyens et de confessions religieuses ont exprimé ce vendredi 20 octobre 2023, leur frustration face à ce qu'ils considèrent comme une politique de deux poids, deux mesures de la part des États-Unis envers la situation sécuritaire qui prévaut dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Organisant un sit-in devant l'ambassade des États-Unis située dans la commune de la Gombe à Kinshasa, ces jeunes ont lu une lettre ouverte devant la presse, dénonçant la position américaine récente et appelant à des mesures plus fermes pour résoudre la crise dans la région.

Le sit-in, qui a rassemblé une centaine de jeunes engagés, s'est déroulé dans un climat de détermination et de revendications pacifiques. Les manifestants ont attiré l'attention sur la déclaration des États-Unis du 12 octobre dernier, appelant à une solution politique plutôt que militaire pour résoudre la crise dans l'Est du pays, en particulier les affrontements entre les jeunes patriotes d'autodéfense Wazalendo et le groupe terroriste M23 soutenu par le Rwanda.

Dans leur lettre ouverte, les jeunes manifestants ont demandé aux États-Unis d'imposer des sanctions économiques et de mettre en place un embargo militaire contre le Rwanda, qu'ils accusent de soutenir le groupe rebelle M23. Ils estiment que cette action est essentielle pour rétablir la paix et la stabilité dans la région, ainsi que pour protéger l'intégrité territoriale de la RDC.

« Les États-Unis sont le symbole parfait de la protection des libertés et des droits fondamentaux. Nous ne pouvons pas comprendre pourquoi ils sont restés inefficaces et indifférents face à ce qui se passe en RDC depuis plus de deux décennies. Nous constatons les événements en Israël et en Ukraine. En tant que peuple congolais, nous ne pouvons pas continuer à supporter ces humiliations et cette politique de déshumanisation orchestrée par certaines puissances étrangères, avec le soutien de certains pays africains qui alimentent la déstabilisation et entravent tout ce que nous avons entrepris pour construire la prospérité dans la sous-région et en Afrique dans son ensemble. Nous demandons davantage des sanctions économiques et d'embargo militaire contre le Rwanda, car les rapports ont suffisamment prouvé que des groupes armés étrangers ont violé le territoire national congolais avec le soutien du Rwanda. La preuve la plus convaincante est la publication d'un scientifique démontrant l'implication du Rwanda dans les événements que nous traversons en RDC. Nous ne pouvons plus comprendre ni accepter que les États-Unis, qui nous ont toujours enseigné à défendre les libertés, nous regardent sombrer dans cette guerre injuste », a déclaré Kasia Jeriele, l'un des manifestants. 

Ces jeunes congolais ont également exprimé leur soutien indéfectible aux Wazalendo, les encourageant à continuer à défendre l'intégrité territoriale du pays. Ils ont souligné l'importance de l'unité nationale et de la mobilisation de tous les Congolais pour faire face aux défis sécuritaires auxquels le pays est confronté.

« Nous croyons que chaque peuple a le droit constitutionnel de préserver son identité. Dans ce droit, il y a la possibilité de défendre notre territoire national lorsqu'il est menacé. Nous avons observé ce qui s'est passé en Ukraine et pensons que le peuple congolais a pleinement le droit de se défendre contre toute tentative de déstabilisation de l'intégrité territoriale en RDC », a-t-il souligné. 

Dans une déclaration rendue publique le jeudi dernier, l'ambassade des États-Unis à Kinshasa a exprimé son inquiétude quant à la recrudescence de la violence dans la province du Nord-Kivu. Cette situation découle de « l'intensification des affrontements entre une coalition de groupes armés et le M23, entraînant des pertes en vies humaines et en biens, ainsi que le déplacement de dizaines de milliers de civils ». 

Le pays de Joe Biden a soutenu que la crise dans l'Est du pays nécessite une solution politique plutôt que militaire. Les États-Unis ont appelé toutes les parties à respecter pleinement les accords conclus dans le cadre des récents processus de médiation régionaux.

Merveil Molo