L’incidence de la fistule obstétricale est estimée entre 5000 et 7000 cas par an en République démocratique du Congo. C’est ce qu’a fait Bapitani Basuana, représentant du ministre de la Santé publique, jeudi dernier, à Kinshasa, au cours de la célébration de la journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale.
Selon lui, en 2023, plus de 5500 cas de la fistule obstétricale ont été notifiés au Congo-Kinshasa, dont le Nord-Kivu est la province la plus touchée.
« Selon l’Enquête démographique et de santé (EDS) 2007, 0.3% des femmes ont déclaré avoir déjà présenté des symptômes de la fistule. Sa prévalence n’est pas bien connue et son incidence est estimée à 5000 - 7000 cas par an. Il sied de noter qu’en 2023, 5.591 cas ont été notifiés et rapportés dans le DHIS2 par l’ensemble des cas de fistule sur 34.445 accouchées présentant des complications post-partum, avec un pic élevé dans le Nord-Kivu (3008 cas), Haut-Lomami (302 cas) et Kasaï Central (294 cas) qui sont en tête de liste. Seuls 176 cas de fistule urogénitale post - viol diagnostiqués ont été traités », a-t-il rapporté.
Prenant part à cet événement, le représentant - pays adjoint du Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) a rappelé que cette agence onusienne appuie la campagne pour l’élimination de ce fléau lancée au pays en 2006. Tout en évoquant d’autres actions de l’UNFPA notamment la formation des prestataires, Kenneth Ehouzou a réitéré l’engagement de son institution à appuyer la RD-Congo pour l’amélioration de la couverture santé universelle.
« Je réitère l’engagement de l’UNFPA dans la poursuite de son appui pour améliorer la couverture sanitaire universelle en matière de la santé reproductive, maternelle, néonatale, des enfants et des adolescentes en général et en particulier dans la poursuite de la campagne de l’élimination de la fistule obstétricale. Il n’y’aura pas de développement durable tant que des milliers de femmes et filles vivent dans l’exclusion et le non-respect de la dignité humaine. C’est pourquoi l’éradication de la fistule obstétricale doit être notre priorité commune pour laquelle nous devrons rester engagés et déterminés jusqu’à l’atteinte des résultats attendus à savoir l’élimination de la fistule obstétricale », a-t-il souligné.
L’Assemblée générale des Nations-Unies, dans sa résolution A/RES/67/147, avait décidé, en 2013, de proclamer le 23 mai journée internationale pour l'élimination de la fistule obstétricale, afin d'intensifier considérablement les mesures visant à éradiquer ce fléau. Pour cette édition, cette journée a été célébrée sous le thème : « Rompre le cycle, Prévenir la fistule obstétricale chez les femmes et filles ».
Prince MAYIRO