RDC : Le Centre Carter lance l’initiative justice climatique et environnementale pour garantir une "transition énergétique juste"

Lundi 10 juin 2024 - 17:57
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Le programme gouvernance des industries extractives du Centre Carter a lancé l’initiative justice climatique et environnementale en République démocratique du Congo pour garantir "une transition énergétique juste" ce lundi 10 juin 2024 à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga lors d'un point de presse.

L’objectif est, selon le Centre Carter, mettre l’accent sur la promotion de la justice climatique et environnementale axée sur les droits des populations congolaises et leur meilleure adaptation au changement climatique.

D'après maître Fabien Mayani, chef du programme droits humains et transition juste du Centre Carter en RDC qui s'est exprimé à 7SUR7.CD, l'initiative justice climatique et environnementale va veiller à ce que les populations congolaises ne soient pas laissées pour compte dans la lutte contre le changement climatique.

"L'initiative justice climatique et environnementale du Centre Carter entend donc reconnaître ce rôle nouveau pour la RDC dans la lutte contre le changement climatique mondiale et accompagner le pays pour sur cette transition globale soit juste. Pour être juste, la transition vers les énergies vertes doit être ancrée dans les droits des populations propriétaires dont le monde a besoin pour lutter contre le changement climatique et renforcer sa résilience", a-t-il déclaré.

Dans la foulée, le Centre Carter a plaidé pour que les droits de la population congolaise soient pris en compte pour un partage équitable de la richesse générée de l'exploitation minière stratégique au pays.

"Pourtant, la population congolaise reste aujourd'hui marquée par des fortes vulnérabilités sociales et économiques. Dans ce paradoxe flagrant, la population congolaise compte parmi les plus touchées du monde par les effets du changement climatique. Il est donc impératif que la population congolaise, entendu de façon inclusive, jouisse de la prospérité et de la résilience nées des nouvelles ressources d'énergie que des ressources rendent possibles", a-t-il souhaité.

À propos de grands pollueurs dont les pays les plus industrialisés avec les conséquences en RDC, Suzan Marx, directrice du programme des droits humains du Centre Carter, a affirmé que l'importance de cette initiative est de montrer à ces grands pollueurs que les populations congolaises doivent bénéficier des minerais stratégiques et justes.

"Nous ne pouvons pas arrêter la transition parce qu'elle existe déjà mais tout ce que nous pouvons faire, c'est de se rendre compte que dans les pays industrialisés, lorsque quelqu'un conduit un véhicule qui a été fait avec une batterie ou des produits venant de la RDC, en même temps la population de ce pays d'où vient cette batterie, se sente plus où moins confortable par rapport à sa qualité de vie, dans l'éducation, dans les hôpitaux et autres", a-t-elle rappelé.

L'initiative justice climatique et environnementale du Centre Carter s'est engagée à réunir le secteur privé et les acteurs internationaux pour l'adoption de pratiques responsables et équitables dans les chaînes d'approvisionnement des ressources extractives afin de mieux prévenir et remédier à leurs impacts en RDC.

Les communautés congolaises seront aussi soutenus afin qu'elles puissent pleinement faire valoir leurs droits dans les relations avec le secteur privé et dans la gouvernance du secteur. Les acteurs sociaux indépendants de la société civile, des confessions religieuses seront mis en contact avec le gouvernement pour un dialogue pour renforcer la position de la RDC dans la gouvernance climatique et l'économie verte mondiale.

Patient Lukusa, à Lubumbashi