Procès contre Corneille Nangaa et ses collaborateurs : Éric Nkuba cite le général Rwandais Jean-Paul Nyirubutama et le fils du président Ougandais Muhoozi Kainerugaba

Vendredi 26 juillet 2024 - 17:06
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Le procès contre Corneille Nangaa et ses complices se poursuit devant la Cour militaire de Kinshasa/Gombe. À la deuxième audience, ce jeudi 25 juillet 2024, à la prison militaire de Ndolo, le prévenu Éric Nkuba a cité les officiels Rwandais et un fils du président Ougandais Yaweri Museveni parmi les soutiens du mouvement terroriste Alliance Fleuve Congo (AFC). 

Il a reconnu être membre co-fondateur de l'AFC et a affirmé avoir organisé des réunions de prise de contact avec les groupes armés et de planification des actions à Kigali sous l'accompagnement du général Rwandais Jean-Paul Nyirubutama, avec son assistant, un certain Firmin qui était conseiller militaire de l'ambassadeur du Rwanda en RDC Karega. 

"Je suis membre co-fondateur de l'Alliance Fleuve Congo. L'AFC est une plate-forme qui regroupe les groupes armés pour prendre le pouvoir par la force en RDC. Jusqu'à mon arrestation, le 3 janvier 2024, la plate-forme ne comptait que 2 groupes armés, dont le M23. A Kigali, c'est moi qui organisais les réunions. On s'est rencontrés à deux reprises avec les amis qui sont venus du Congo. On s'est convenus  de se rencontrer à Kigali. On avait des amis qui sont à l'étranger et les autres qui sont au Congo. C'est moi qui ai cherché le cadre. Je me suis fait aider par le général rwandais Jean-Paul Nyirubutama et son assistant Firmin qui m'accompagnaient et me montraient les endroits, les hôtels pour la rencontre. Ce sont eux qui organisaient les cadres de rencontre ", a-t-il déclaré. 

Éric Nkuba a par ailleurs reconnu  des contacts qui existent entre l'Alliance Fleuve Congo et le fils du président Ougandais, Muhoozi Kainerugaba : 

"En Ouganda, on logeait dans ses appartements. C'est lui qui nous donnait le lieu de logement". 

À la question de connaître les motivations à la base de la création de l'AFC, Éric Nkuba a soutenu que c'est la mauvaise gouvernance et les violations intempestives de la Constitution par Kinshasa. Il a affirmé que les fondateurs de son organisation se sont focalisés sur l'article 64 de la Constitution de la RDC. 

"Je n'ai pas trahi mon pays. Plutôt, je voudrais instaurer la démocratie dans mon pays. En 2019, vous avez suivi le procès 100 jours. La manière dont ce procès a été conclu, c'est une violation grave de la Constitution. Qui peut nous dire qu'aujourd'hui la manière dont est géré le trésor public est une bonne gouvernance ? Nous avons créé l'Alliance Fleuve Congo pour une cause : Le changement et instaurer la démocratie dans notre pays.  De 2018 jusqu'à ce jour, il n'y a aucun changement. Nous avons créé l'AFC pour donner de la valeur et de la dignité aux Congolais. Le changement de la majorité au Parlement est une autre violation de la Constitution", a-t-il indiqué. 

Répondant à une question sur les sources de financement du mouvement Alliance Fleuve Congo, Éric Nkuba a évoqué les trois carrés miniers qu'il détenait dans la province du Haut-Uélé ainsi que ceux que détenaient Corneille Nangaa. 

Un autre prévenu qui est passé aux aveux au cours de cette deuxième audience est Nkangya Nyamacho alias Microbe. Comme son prédécesseur, il a reconnu être membre de l'AFC et affirmé avoir pris part à la réunion tenue à Kigali à laquelle ont assisté des officiels Rwandais. 

Les trois autres prévenus auditionnés au cours de cette audience sont Nicaisse Samafu Makinu , Nangaa Baseyane et Safari Bishori Luc. Contrairement aux deux autres, ils ont nié toute appartenance à l'AFC et contact avec la personne de Corneille Nangaa. 

La Cour militaire a bouclé l'audience après avoir entendu les cinq prévenus. La prochaine audience est renvoyée à ce vendredi 26 juillet. 

ODN

 

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