Le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe a poursuivi, ce lundi 5 août, l'instruction du procès sur l'attaque de la résidence de l'ancien président de la République, Joseph Kabila, par les membres de la "Force du progrès", une structure de l'UDPS, parti au pouvoir.
Dès l'entame de l'audience, le Tribunal s'est déclaré incompétent à l'égard de 11 mineurs arrêtés parmi les prévenus. Il les a transférés d'office au Tribunal pour enfants afin de poursuivre l'instruction de leur affaire.
Après la clôture de l'identification des prévenus, deux d'entre eux ont été auditionnés au cours de cette audience. Il s'agit notamment de Ngandu Wa Ngandu Kennedy, alias Anti-balle, qui s'est présenté comme un responsable provincial, Fédération de Lukunga, de "la Force du Progrès".
Interrogé au sujet de la tentative de déguerpissement forcé de l'ancien chef de l'État, Kennedy Ngandu Wa Ngandu a nié les faits. Il a rapporté que lui et sa bande revenaient d'un autre dossier de déguerpissement lorsqu’ils ont été attaqués par les gardes de la résidence de Joseph Kabila.
Selon ce prévenu, sa bande avait été contacté par l'ancien bâtonnier de Bandundu, Laurent Kalengi, qui lui a proposé 5.000 $ pour faire exécuter une décision de deguerpissement forcé à l'immeuble Kamul inter, dans la commune de la Gombe.
Arrivée sur place, a-t-il rapporté, sa bande a trouvé une autre équipe de la structure "Force du progrès" qui assurait la sécurité de cet immeuble. Un affrontement s'est déclenché entre les deux camps.
À en croire Kennedy Ngandu Wa Ngandu alias Anti-balle, c'est en rentrant que son équipe avait été provoquée par les gardes de la résidence de Joseph Kabila de GLM, située sur l'avenue Uvira, dans la commune de la Gombe.
Il a par ailleurs affirmé que les membres de la Force du progrès ont souvent été utilisés par des agents du parquet pour faire exécuter certaines décisions de justice, notamment en matière foncière.
En réaction, les avocats de l'ex-première dame Olive Lembe Kabila qui s'est constituée en partie civile dans ce procès, ont rejeté en bloc cette version des faits. Ils ont déclaré que cette attaque était préméditée et que c'est ce prévenu anti-balle qui était même à la première ligne lors de cet assaut.
Le deuxième prévenu Interrogé au cours de cette audience est le bâtonnier Laurent Kalengi. Il a nié tout ce que Anti-balle a déclaré. Il dit ne l'avoir jamais connu et que toutes ces affirmations sont fausses.
L'audience se poursuit ce mardi 6 août à l'inspection provinciale de la police avec la confrontation de ces deux prévenus et l'audition d'autres personnes poursuivies.
ODN