Butembo : 4 militaires poursuivis pour pillage, écopent d'une peine de mort

Vendredi 1 novembre 2024 - 15:39
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L’auditorat militaire de garnison de Butembo a entamé un procès contre cinq (5) militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), poursuivis notamment pour pillage, le jeudi 31 octobre 2024. Verdict rendu : 4 ont écopé d’une peine de mort. Le 5ᵉ a été acquitté faute de preuves.

Les condamnés ont été reconnus coupable de pillage au village Mabambi, situé à une vingtaine de kilomètres de la ville commerciale de Butembo dans le territoire de Lubero. Les victimes de ce pillage, dont des prêtres d’une paroisse catholique locale, ont été amenés à l’audience comme renseignants. Elles se sont alors constituées à 4 parties civiles, avec comme objectif de démontrer les circonstances dans lesquelles la scène de pillage s’est déroulée.

Selon elles, de nombreux biens ont été saisis par ces soldats congolais. C’est notamment des ordinateurs, téléphones, articles de commerce dans différentes boutiques, ainsi que dans le couvent des prêtres de la paroisse de Mabambi.

Ces témoignages, preuve à l’appui de certains biens volés, ont permis au ministère public de retenir l’infraction de “pillage aggravée contre 4 militaires de la 3416ᵉ unité, étant donné qu’ils ont commis les faits dans une zone concernée par l’état de siège, décrété depuis 2021 par le président congolais, Félix-Antoine Tshisekedi.

Mis à part cette infraction, l’auditeur militaire du Tribunal de garnison de Butembo, le magistrat Georges Nkuwa, a évoqué la “profanation des édifices de la paroisse de Mabambi”. Ce qui, à l’en croire, viole les accords signés entre l’État congolais et l’Église catholique.

Séance tenante, le ministère public a requis une peine de mort en charge des prévenus, y compris la paie des dommages et intérêts à l’endroit des parties civiles, évalués à 20.000$.

Après délibération, 4 militaires congolais, tous du deuxième rang, ont été condamnés à la peine de mort. Le 5ᵉ, l’adjudant Luwayi Lemi Martin, alors chef de ladite unité, lui, a été acquitté par le Tribunal par manque de preuves.

Le satisfecit de la partie civil

La partie civile à ce procès a été représentée par Maître Kavira Kombi Aimée. Elle se rejoue de la Justice rendue et insiste sur la réparation des dommages causés.

« Nous avons demandé que les 5 prévenus soient condamnés et pour chaque victime au paiement des dommages et intérêts de 5000$ évalués en FC. Nous sommes satisfaits quoiqu’une de ces gens-là ait été acquittée. Ce n’était pas de notre part de demander à ce qu’ils soient condamnés. Nous nous sommes limités à la demande de la réparation », a-t-elle affirmé.

Mais, la partie défenderesse, elle, regrette ces condamnations et estime toutes les parties civiles chargeraient plutôt la République en lieu et place des militaires condamnés. Ces militaires condamnés à la peine de mort, ont jusqu’à 5 jours pour interjeter appel.

« La partie civile n’a pas été en mesure d’assigner la République. Elle serait responsable. D’ailleurs, condamné nos 4 militaires, leurs dommages seront réglés par qui ? Nous sommes désolés que ces gens n’aient pas le courage d’assigner la République. Parce qu’arriver à Mabambi, nous étions envoyés par la République. On est allé défendre les limites de la République. Mais on ne savait pas qu’on pouvait déraper de notre mission. Vous savez, l’homme est l’homme », a défendu Maitre Jules Muvweko, l’un des avocats de ce conseil.

Contexte

Mardi 29 octobre, des affrontements ont éclaté entre les soldats congolais et un groupe de miliciens dans certains villages longeant la route Butembo-Vuyinga. Des heurts se sont étendus jusqu’au village Mabambi, passé jusqu’à lors entre les mains des forces loyalistes. Mais lors des combats, certains militaires se sont livrés au pillage des biens des habitants et ceux des prêtres en paroisse de Mabambi. Ce qui a conduit à l’arrestation de 5 militaires, dont 4 condamnés à la peine de mort et un autre acquitté.

Joël Kaseso

 

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