Une nouvelle crise secoue l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) de la République démocratique du Congo. Après les professeurs, ce sont des assistants et chefs de travaux de l’Université de Lubumbashi (UNILU) qui ont décidé d’entamer une grève “sèche et illimitée” dans toutes les facultés de cet établissement, le lundi 16 décembre 2024.
Dans une déclaration rendue publique et dont une copie est parvenue à 7SUR7.CD, l'Alliance du personnel scientifique du Congo (APSC) a clairement exprimé ses attentes vis-à-vis du gouvernement congolais.
"L'Alliance du personnel scientifique du Congo de l'UNILU déclare une grève et illimitée sur l'ensemble de l'Université de Lubumbashi", lit-on dans ce courrier.
Parmi les revendications des grévistes, il y a notamment la mécanisation du personnel scientifique ; la correction des grades, une mesure essentielle pour aligner les statuts académiques sur les qualifications réelles du personnel ; l’octroi de la prime de recherche indispensable pour soutenir la production scientifique dans un pays où l'enseignement supérieur peine à recevoir l’attention qu’il mérite ; le paiement des arriérés de 2023 accumulés sur une période de huit mois ; l'élaboration d’une nouvelle grille barémique et la mise en place d’un comité de suivi des accords de Bibwa II, garantissant le respect des engagements pris par le gouvernement.
La suspension des cours, des soutenances et des activités de recherche, risque de perturber le calendrier académique, déjà mis à mal par des crises similaires ces dernières années.
Les revendications des enseignants mettent en lumière des lacunes structurelles dans le financement et la gestion des institutions universitaires en RDC. Le gouvernement congolais, qui s’est engagé à améliorer les conditions de vie des fonctionnaires, devra répondre avec célérité à ces exigences pour éviter une amplification de la crise.
Les regards restent tournés vers Kinshasa pour des solutions durables. Les grévistes de l’Université de Lubumbashi appellent à une prise de conscience collective sur l’importance de l’enseignement supérieur comme pilier du développement national. Le gouvernement est désormais face à un défi majeur : agir ou risquer de compromettre l’avenir académique de toute une génération.
Patient Lukusa, à Lubumbashi