Avancée du M23 vers Lubero-Centre : à Butembo, la société civile appelle à une mobilisation générale “pour barrer la route à l’ennemi”

Mercredi 18 décembre 2024 - 13:22
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Les forces vives de Butembo (Nord-Kivu) ont lancé un appel en faveur d'un front commun anti-M23 alors que les rebelles pro-rwandais tentent de progresser vers le nord après la prise, dans l'après-midi du lundi 16 décembre dernier, de la localité d'Alimbongo, verrou stratégique de l'armée congolaise depuis la conquête de Kanyabayonga, Kayna et Kirumba en fin juin 2024.

Mardi 17 décembre dernier, lors d'un point de presse, la société civile a dénoncé "l'attitude amorphe du commandement des opérations militaires sur la ligne de front" et s'est dit préoccupé par "l'avancée exponentielle des rebelles du M23 vers la ville commerciale de Butembo".

Au regard de la détérioration de la situation, elle a appelé les couches sociales à vaincre la peur et à s'allier pour affronter l'ennemi.

"La coordination urbaine appelle la population civile à braver la peur et à ne pas céder à la panique malgré la menace imminente de l'ennemi. La coordination appelle à une mobilisation générale afin de se prendre en charge et d'affronter l'ennemi par toutes les voies possibles", a-t-elle alors exhorté.

Depuis dimanche dernier, déplorent les forces vives, la partie congolaise a perdu les villages de Matembe, Timbo-Timbo, Vutsorovya, Alimbongo, Nduta et Mambasa, dans le territoire de Lubero (Nord-Kivu).

Même si une dizaine de localités restent encore à conquérir, la société civile redoute que la cible principale soit Butembo, l'une des plus importantes villes du Nord-Kivu en raison d'un négoce florissant, et qui profiterait largement au M23.

Dans le sud du territoire de Lubero, les hostilités ont repris le 1e décembre après plusieurs semaines de trêve liée au cessez-le-feu voulu par la médiation angolaise.

Les forces gouvernementales ont dû résister, le M23 a fini par percer sa ceinture de défense sécuritaire à Matembe et Alimbongo.

Selon les autorités gouvernementales, l'ennemi a recouru à des drones kamikazes pour contraindre les FARDC à replier vers le nord.

"Le M23 a utilisé plusieurs drôles kamikazes qui ont percé les derrières de nos lignes et nos militaires ont fait des replis dans les environs", a expliqué, mardi, le ministre Muhindo Nzangi, lors d'un briefing de presse à Kinshasa.

Il a par ailleurs avancé que depuis la reprise des combats, les troupes congolaises agissaient toujours dans le cadre du processus de Luanda, qui a exhorté les parties prenantes à taire les armes.

Isaac Kisatiro, à Butembo