C'est depuis 2021 que l'Agence belge de développement (Enabel) met en œuvre le projet Neutralité climatique, conservation et économie verte à partir d'une filière hévéa inclusive dans les territoires de Lomela et Lodja, dans la province de Sankuru (DESIRA). Ce projet est financé par l'Union européenne à hauteur de 4,5 millions d'euros sur une durée de 4 ans.
C'est dans ce cadre que le Comité stratégique de concertation et de suivi du projet a tenu sa session ordinaire, lundi dernier, à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. Dans les échanges, les participants ont procédé à l'évaluation de la mise en œuvre des recommandations formulées lors des sessions passées. Il en ressort que toutes les recommandations ont été mises en application, à l'exception d'une seule liée à la mise en place du marché d'écoulement du latex. Durant les travaux, les membres du Comité de pilotage du projet DESIRA ont, en plus, approuvé le rapport d'activités 2024 et validé le plan de travail pour 2025.
« La présente session a statué sur les dernières recommandations qui sont issues des réunions passées et a procédé à l'évaluation. De l'évaluation des recommandations formulées l'année passée, il ressort que la plupart des recommandations ont été exécutées par l'unité de gestion du projet, à l'exception d'une recommandation liée à la mise en place du marché d'écoulement du latex. La deuxième action : le Comité a approuvé le rapport d'activités de l'année passée. Et le troisième axe, le Comité a validé le plan de travail de l'année 2025 du projet et a formulé des recommandations pour une bonne gestion du projet », a rapporté à la presse Chaffra Yabi, chef du projet DESIRA à Enabel.
Selon lui, ce plan de travail reprend un certain nombre d'actions qui seront menées dans les territoires de Lodja et Lomela dans le cadre du projet DESIRA. Il s'agit, a-t-il précisé, de la mobilisation des opportunités pour un modèle économique viable pour la filière hévéa et de la mise en place de nouvelles plantations.
« Globalement, pour l'année 2025, le projet va continuer à mobiliser les opportunités pour mettre en place un modèle économique viable pour l'hévéa. Quand , je parle de modèle économique, c'est trouver un opérateur économique qui arrive à s'entendre à un prix juste avec les producteurs et commencer par évacuer le latex qui est produit au niveau de ces territoires. Deuxième action phare qui est retenue pour l'année 2025, c'est de mettre en place les nouvelles plantations d'hévéa parce que les anciennes plantations sont très vieilles. Le troisième axe, c'est de mobiliser, à travers le lobbying, les autorités politiques pour que des actions en faveur de la route d'évacuation et des mesures fiscales incitatives soient prises pour permettre de réduire les charges aux opérateurs privés qui s'intéressent à l'achat du latex et qui, pour le moment, font face à des pressions fiscales et à la difficulté d'évacuer les produits parce que les routes sont très dégradées », a renchéri Chaffra Yabi d'Enabel.
De leur côté, les administrateurs de territoires de Lodja et Lomela, dans le Sankuru, ont exprimé leur satisfaction quant à la mise en œuvre de ce projet dans leurs entités.
« Nous accompagnons le projet à travers la sensibilisation et on intéresse la population, surtout la jeunesse, de pouvoir se regrouper dans des associations pour accompagner le projet. Je suis très satisfait parce que le projet a diminué le chômage. Les jeunes désœuvrés, Kuluna, sont maintenant occupés et le banditisme a diminué », a déclaré Muledi François, administrateur de Lodja.
Notons que ce projet s’inscrit dans le cadre de l’appel à projets GCCA+ / DESIRA 2020 qui a abouti à la signature d’un contrat de gestion entre Enabel et la Délégation de l’Union européenne le 26 novembre 2021. Il vise à soutenir les communautés locales pour qu'elles s'approprient des modèles de gestion et d'exploitation durables de la forêt équatoriale à haute densité de carbone, autour d'une filière hévéa inclusive dans les territoires de Lomela et Lodja.
Prince Mayiro