Le ministère de l’ESU soupçonne un cas de détournement des fonds à l’Université de Goma

Mardi 24 décembre 2024 - 09:32
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La commission de contrôle de gestion des établissements publics de l'Enseignement supérieur et universitaire (ESU) au Nord et Sud-Kivu a contrôlé plus de 60 institutions dans les deux provinces avant de formuler des recommandations sur la correction de certaines  observations soulevées.

Dans une correspondance adressée au professeur Muhindo Mughanda, recteur de l'Université de Goma (UNIGOM) sur sa gestion et dont une copie est parvenue à 7SUR7.CD le lundi 23 décembre 2024, le professeur Job Alisa, président de cette commission, affirme qu'il a démantelé un réseau de cybercriminalité opérant dans la conférence provinciale des chefs d'établissements de l'ESU du Nord-Kivu, qui fabriquait des faux arrêtés de nomination et notifications au nom du ministère de I'ESU.

Selon lui, ces actes visaient à saboter l'autorité sectorielle et le recteur de l'UNIGOM informé, n'avait pris aucune mesure corrective ni fournir un rapport circonstancié. Ce qui constitue un silence coupable.

Le président de cette commission, le professeur Job Alisa, qui affirme avoir reçu des menaces et acharnements avec ses collègues missionnaires, rassure que cela ne pourra jamais influencer le rapport final et objectif de cette mission.

Il prévient que “les agitations du recteur de l'UNIGOM sabotent davantage l'image et l’autorité de la ministre de l'ESU, car des fonds de I'Université seraient utilisés par le recteur pour des actes criminels, notamment en soudoyant des individus qualifiés à tort de
Wazalendo pour intimider le professeur Job Alisa ainsi que Monsieur Baryl; tous des missionnaires”.

En outre, le professeur Job Alisa soulève aussi d'autres faits graves tels que le détournement des véhicules de deux professeurs ordinaires de l'Université de Goma, dont le professeur Deogratias Bugandwa et Rwanika Mwisha, identifiés lors de travaux de la commission.

Le professeur Job Alisa rappelle que tous les chefs d'établissements contrôlés, au Sud-Kivu comme au Nord-Kivu, ont salué le travail de la commission à travers des correspondances officielles.

Pour lui, il est incompréhensible que le recteur de l'Université de Goma agisse au nom de la conférence des chefs d'établissements sans fournir un PV ou des signatures attestant de leur mandat.

"Cette posture ne fait que ternir votre image. Je tiens à vous informer que je me réserve Ie droit de porter plainte pour diffamation et intimidation si vos agissements malveillants persistent", écrit le professeur Job Alisa au recteur de l'UNIGOM.

Dans une correspondance adressée à la ministre de l'ESU, la conférence provinciale des chefs d'établissements de l'Enseignement supérieur et universitaire du Nord-Kivu a exprimé ses inquiétudes sur la forme et le fond de cette mission de contrôle. 
Sur le plan “forme”, la conférence a révélé que les institutions qui ont été contrôlées ne sont pas celles qui figurent sur l'ordre de mission. Une autre irrégularité soulevée, c'est le fait que l'ordre de mission prévoyait une prise en charge au compte du Trésor public, mais les missionnaires ont dû se servir des contributions non volontaires des établissements, provoquant parfois des incidents déshonorants.

Aussi, des matières ne relevant pas du contrôle de gestion des établissements auraient été mises sur table, dont le dossier des véhicules des professeurs "avec en annexe des propos désobligeants, menaçants et parfois diffamatoires à l'égard de certains chefs d'établissement".

David Lupemba, à Goma