Crimes dans l'Est : Samuel Mbemba encourage les Congolais des territoires occupés à fournir des preuves à la CPI

Lundi 24 mars 2025 - 19:25
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Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) intensifie ses efforts pour que les auteurs des atrocités commises dans l'est du pays répondent de leurs actes devant la justice internationale.

Lors d'un point de presse tenu ce lundi 24 mars 2025 au Palais de justice situé à Kinshasa, le vice-ministre de la Justice et Contentieux international, Me Samuel Mbemba Kabuya, a invité les Congolais, en particulier ceux vivant dans les zones occupées par le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda, à fournir des preuves à la Cour pénale internationale (CPI).

« Il vous souviendra qu'en octobre et au début de cette année, le procureur de la CPI a indiqué qu'il attend des preuves en provenance de la RDC, c'est-à-dire des victimes, des témoins, des journalistes, de la société civile et de toute personne pouvant lui fournir des renseignements utiles sur les exactions commises en RDC. Le procureur de la CPI a mis à disposition un lien Internet sécurisé à travers lequel toute personne peut lui envoyer ces éléments. Notre rappel de ce jour consiste à dire à nos compatriotes de Goma, Bukavu et de tous les territoires occupés que nous ne les avons pas oubliés. Le gouvernement continue de travailler d'arrache-pied, conformément aux instructions du président de la République et de notre cheffe du gouvernement, pour que les auteurs de ces exactions soient poursuivis et condamnés. Le gouvernement travaille et vous appelle, vous qui vivez ces exactions dans votre chair, à ne pas avoir peur. Transmettez les informations. Journalistes présents sur place, dans les territoires occupés, société civile, etc., développez le mécanisme des peuples sous occupation », a déclaré Me Mbemba.

Le vice-ministre de la Justice a insisté sur la détermination du gouvernement à ne pas laisser impunis les crimes commis dans l'est du pays.

« N'ayez pas peur. L'agresseur, l'ennemi, finira par être condamné et subira la rigueur de la justice », a-t-il exhorté, demandant aux journalistes et internautes de relayer largement ce lien de la CPI.

En parallèle, Me Samuel Mbemba a expliqué que le gouvernement poursuit ses démarches judiciaires devant la Cour de justice de l'EAC et la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples. Il a souligné l'importance de rassembler des preuves solides pour étayer les accusations portées contre le Rwanda.

« Il est vrai que ce sont des faits notoires, déjà confirmés par plusieurs rapports, même des Nations Unies. Devant ces juridictions, cette fois-ci, nous devons fournir le maximum de preuves. Voilà pourquoi, dans ce cadre, le ministère de la Justice, à travers la task force justice pénale internationale ainsi que la CNDH, recueillent les preuves. N'hésitez pas à contacter le ministère de la Justice, la CNDH ainsi que d'autres organisations de la société civile qui sont outillées pour nous transmettre ces éléments. Car dans le cadre de ces deux procès, c'est la RDC qui va transmettre les preuves. Tout cela concourt à un seul objectif : qu'à travers le front judiciaire international initié et dirigé par le chef de l'État, ceux qui violent les droits de l'homme en RDC, ceux qui massacrent, ceux qui pillent et violent dans notre pays, soient condamnés », a-t-il affirmé.

Il a appelé à une mobilisation générale pour gagner cette bataille contre le Rwanda.

« Si nous continuons à travailler ensemble. Si chaque Congolais met la main à la pâte, Paul Kagame paiera tôt ou tard ce qu'il fait dans notre pays », a indiqué le vice-ministre de la Justice.

Le bureau du procureur de la CPI, dans un communiqué publié le 5 février, a réaffirmé sa volonté d'enquêter sur les crimes commis au Nord-Kivu depuis le 1er janvier 2022. Le procureur Karim A.A. Khan KC a appelé toutes les parties concernées à partager les informations pertinentes via le lien OTPLink : https://otplink.icc-cpi.int/.

« Ce lien Internet doit être présent dans l'esprit de chaque Congolais et de chaque personne qui a des informations à transmettre à la justice pénale internationale », a insisté Me Mbemba.

Merveil Molo