
Le ministre provincial des Transports et mobilité urbaine, Bob Amisso, a répondu, au cours de la séance plénière tenue ce vendredi 30 mai 2025 à l’Assemblée provinciale de Kinshasa, à la question orale avec débat lui adressée par le député provincial Steve Mulumba sur la gestion du secteur des transports et mobilité urbaine dans la capitale de la République Démocratique du Congo.
Dans sa prise de parole, le député Steve Mulumba a exprimé plusieurs préoccupations, notamment la résurgence des tracasseries routières ainsi que la montée en puissance des cas de répression exagérée sur les conducteurs de taxis-motos.
Il a aussi évoqué le stationnement anarchique des camions poids lourds et les désordres liés à la poursuite des activités des fourrières, malgré l’instruction officielle suspendant ces opérations.
Répondant à ces préoccupations, Bob Amisso a souligné que le cadre réglementaire en vigueur date de plusieurs décennies et n’a pas anticipé l’explosion démographique qui constitue une pression énorme sur les infrastructures et les systèmes de transport.
« La ville de Kinshasa, avec une population estimée à plus de 15 millions d’habitants, connaît une croissance démographique rapide qui exerce une pression énorme sur les infrastructures et les systèmes de transport. Cette croissance accentue les difficultés liées à la vétusté des voies urbaines, à la congestion routière et à l'informalité généralisée du transport, créant ainsi un environnement particulièrement complexe à gérer pour assurer la mobilité urbaine. La cause principale à la base de tous ces problèmes serait l’absence de planification adaptée aux exigences actuelles de la ville. Il est important de rappeler que le cadre réglementaire en vigueur date de plusieurs décennies et n’a pas anticipé l’explosion démographique ni l’évolution des modes de transport tels que les motos, désormais devenues un moyen de transport en commun incontournable », a-t-il expliqué.
Il a noté, d’autre part, que plusieurs textes légaux réglementent les conditions d’exploitation du secteur des transports, ainsi que les obligations des conducteurs, mais l’application demeure encore difficile.
« Le secteur du transport et de la mobilité urbaine dans la ville de Kinshasa est pris en charge par plusieurs textes légaux, notamment la Constitution, diverses lois provinciales et nationales, ainsi que des arrêtés ministériels. Ces textes définissent les conditions d’exploitation, les normes de sécurité et les obligations des conducteurs. Cependant, malgré ce cadre juridique étoffé, l’application reste partielle et souvent entravée par la résistance au changement et la nécessité d’un meilleur encadrement », a-t-il soutenu.
Le ministre des Transports et mobilité urbaine a affirmé avoir réagi rapidement après sa prise de fonction au sujet de la fluctuation des prix des courses et du non-respect des itinéraires officiels, en sollicitant l’accompagnement de la police de circulation routière.
« Le 28 août 2024, soit 20 jours après mon entrée en fonction, j’ai produit un avis public et un communiqué officiel contre la fluctuation des prix de la course et la pratique des demi-terrains. Sur instruction de son excellence monsieur le gouverneur de la ville de Kinshasa, une commission de la grille tarifaire a été convoquée en collaboration avec les associations des chauffeurs et les organisations de consommateurs. Ce travail technique a conduit à la publication d’une grille tarifaire officielle, et mes services ont été déployés pour en assurer l’application. Cependant face à la réticence persistante de certains conducteurs, nous avons sollicité l’accompagnement de la police de circulation routière et lancé, avec les associations, une campagne de sensibilisation pour restaurer la transparence et assurer une régulation effective du secteur », a-t-il indiqué.
À l’issue de l’exposé du ministre, plusieurs députés provinciaux ont pris, tour à tour, la parole pour poser des questions complémentaires et solliciter plus d’éclaircissements sur différents sujets, tels que les pratiques liées aux activités des fourrières.
Grâce Kenye