
Les tensions persistent entre les communautés riveraines et l'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) dans le Nord-Kivu. Pour y remédier, un atelier d'échanges sur les empiètements des limites du Parc national des Virunga a été ouvert ce vendredi 11 juillet à Beni par le gouverneur de la province, le général major Kakule Somo Évariste.
Dans son discours, le gouverneur militaire a vivement encouragé la population à s'impliquer activement dans la conservation de ce site emblématique. Il a souligné l'importance cruciale de la paix pour le développement régional, affirmant que "la paix et le développement sont liés". Selon lui, les conflits avec les communautés riveraines entravent la réalisation de projets essentiels. Il a insisté sur la nécessité pour la population de s'approprier ce projet de conservation.
Créé en 1925, le Parc national des Virunga a célébré son centenaire en mars dernier. Il est confronté depuis des années à des conflits fonciers, notamment dans des zones où des habitants cultivent le cacao ou construisent des cités, invoquant la pression démographique.
Le gouverneur a exprimé son souhait qu'après un siècle, cette aire protégée trouve pleinement sa place dans la dynamique locale, tout en bénéficiant également aux communautés riveraines.
"Le parc doit appartenir à la population, mais cela ne signifie pas le détruire, le morceler ou en abuser", a-t-il déclaré, rappelant le droit des communautés à jouir de ce patrimoine. Il a ajouté que ce "fleuron tant vanté par le monde entier" devait devenir une réalité locale, à l'égal de sa renommée internationale.
Le général major Kakule Somo Évariste a exhorté l'ICCN à adopter une approche de conservation communautaire, plutôt qu'une approche strictement policière.
Selon lui, cette dernière n'a fait qu'élargir le fossé entre le parc et ses riverains. Il a salué l'initiative de développement de micro-zones économiques, citant par exemple la chocolaterie de Mutwanga dans le territoire de Beni.
Il a souhaité que ce modèle soit reproduit dans d'autres zones de la province afin d'intégrer davantage le parc dans l'écosystème local.
"Il est impératif de mettre en place des mécanismes de dialogue, de concertation et de participation inclusive, plutôt que de recourir aux confrontations, afin d'assurer une cohabitation harmonieuse et un développement bénéfique pour tous", a-t-il conclu.
Cet atelier, qui doit durer deux jours, a pour objectif d'analyser les causes profondes des conflits et de formuler des solutions concrètes. En mars dernier, lors de la célébration du centenaire du parc, le gouverneur avait décrété "l'année du centenaire" avec l'ambition d'élaborer un cadre d'actions et de bonnes pratiques adaptées aux réalités et coutumes des communautés riveraines.
David Lupemba, à Goma