
Le chef d'état-major général de l'armée congolaise a fait le ménage au sein de certaines zones de défense, des régions militaires, des secteurs opérationnels et même des brigades des Forces armées de la République démocratique du Congo.
Dans un document du 11 juillet, consulté par 7SUR7.CD ce mercredi, le lieutenant-général Jules Banza nomme respectivement les généraux de brigade Kelelekolo Bolokwa Séraphin à la première zone de défense (incluant Kinshasa, Bandundu, Bas-Congo et Équateur) alors qu'en remplacement du général Pacifique Masunzu, le général Mbala Mpindi José est désigné commandant de la 3ᵉ zone de défense (comprenant les provinces du Kivu et de l'ex-province Orientale).
Le général-major Nyembo Abdallah, jusqu'ici commandant du secteur opérationnel Sokola 1 au Grand Nord et front nord, prend la tête de la 31ᵉ région militaire basée à Kisangani, dans la Tshopo. Au sein de la même région militaire, le général de brigade Kasongo Mulumba est chargé des opérations et renseignements alors que le général de brigade Mbuyu Kongolo Fabrice prend l'administration et la logistique.
À la 33ᵉ région militaire, qui s'étend du Sud-Kivu au Maniema, l'état-major général a nommé le général de brigade Mwaku Mbuluku Daniel, alors qu'à la 22ᵉ région militaire, le général de brigade Bokolomba Bonganda Jean-Claude est le nouveau chargé des opérations et des renseignements. Le général de brigade Mbuyi Ngoyi Jacques est nommé à la 12e région militaire basée au Kongo-Central.
Par ailleurs, le général de brigade Mugisa Muleka Joseph est nommé à la tête du secteur opérationnel Sokola I et le Front Nord basés dans le Grand Nord du Nord-Kivu et sera secondé par le colonel Ndambo Jean-Claude aux opérations et renseignements.
Le colonel Isengoma Benjamin prend le commandant du secteur opérationnel Sokola 2 alors que le colonel Bauma Shafuku Kavundja s'occupera des opérations et des renseignements, et le colonel Bahati Taika John, de l'administration et logistique. Pat ailleurs, le colonel Ombeni Masudi est nommé aux opérations et renseignements dans le secteur opérationnel Uéle, et le colonel Mbakulu Lugendo contrôlera l'administration et la logistique, etc.
Ces changements, bien que provisoires selon la note de l'état-major général, sont opérés, particulièrement dans les régions de l'Est, dans un contexte de crise sécuritaire croissante.
En guerre contre le M23 dans le Nord et Sud-Kivu et en dépit de pourparlers de paix en cours à Doha, Kinshasa pare aux éventualités. Il y a peu, le ministre congolais de la Défense, Guy Mudiamvita, a mentionné que les lignes de front étaient en train d'être renforcées vers Uvira, dans le Sud-Kivu, face aux velléités expansionnistes du M23.
Les rebelles, qui sont à la table des négociations au Qatar avec le gouvernement congolais, ont accentué des menaces sur des agglomérations en violation du cessez-le-feu.
D'ailleurs, dans un communiqué publié le mardi 15 juillet dernier, l'armée congolaise a rapporté que ses positions dans le Sud-Kivu ont été attaquées entre le 12 et le 14 juillet dans les localités de Kamatembe et Kashihe, dans le territoire de Kalehe (Sud-Kivu) ainsi que dans la localité de Batanga, à Katana, dans le territoire de Kabare.
Plusieurs sources ont alerté sur des mouvements suspects des troupes rebelles du Nord-Kivu vers le Sud-Kivu, entre autres de nouvelles recrues qui auraient été déployées vers Bukavu. Nombre d'observateurs redoutent qu'Uvira, aujourd'hui siège provisoire des institutions provinciales, soit dans le viseur du M23.
Pour l'armée congolaise, "ces actes ignobles constituent non seulement une violation intentionnelle de la trêve sur le cessez-le-feu à observer, mais aussi, tendent à saboter délibérément le processus de paix en cours".
Isaac Kisatiro, à Butembo