
Des affrontements violents ont éclaté dans la matinée de ce lundi 11 août 2025 au village Lwisha, dans le secteur de Lufira, territoire de Kambove (Haut-Katanga), entre des travailleurs en grève et des forces armées affectées à la sécurité de deux entreprises minières, COMILU et CRSG. À l’origine de la tension, une grève pacifique lancée par les employés pour exiger l’application du nouveau Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) en République démocratique du Congo.
Selon des témoignages recueillis sur place, la situation a dégénéré lorsque des hommes en uniforme, réquisitionnés pour la protection des sites miniers, ont tiré à balles réelles pour disperser les manifestants. Plusieurs travailleurs seraient blessés, provoquant une vive indignation au sein de la société civile locale.
Michel Mujike, coordinateur provincial de la Ligue nationale paysanne des droits de l’homme (LINAPEDHO), qui donne l'alerte à 7SUR7.CD, dénonce une violation flagrante des droits fondamentaux.
« Ce matin du 11 août 2025, à travers nos représentants à Lwisha, nous avons constaté que les travailleurs de COMILU et CRSG, qui revendiquaient depuis juin l’application du SMIG, ont été violemment dispersés par des tirs à balles réelles. Certains ont été blessés par la force publique réquisitionnée par les responsables des deux entreprises. Nous regrettons profondément cet usage abusif de la force contre des manifestants non armés alors que la manifestation était pacifique. », a-t-il expliqué au téléphone de 7SUR7.CD.
La société civile appelle les autorités à réagir rapidement et à sanctionner les auteurs de ces actes.
« Nous recommandons au gouvernement congolais et provincial que les auteurs de ces actes répondent devant la justice. Nul n’est au-dessus de la loi. Le SMIG est reconnu par la loi et doit être respecté. De plus, le droit à la manifestation est garanti par l’article 26 de la Constitution. Cette manifestation avait été annoncée à l’avance, elle s’est déroulée pacifiquement, et pourtant, des travailleurs ont été blessés par des tirs à balles réelles », insiste Michel Mujike.
Face à cette escalade de la violence sociale, la société civile du Haut-Katanga exhorte le gouvernement à diligenter une enquête indépendante pour identifier et sanctionner les responsables, tout en demandant aux entreprises concernées d’engager un dialogue franc avec leurs employés afin d’éviter que de tels incidents ne se reproduisent. Contactés, les syndicats des travailleurs ont affirmé qu'une réunion est déjà en cours entre les employeurs chinois et la délégation syndicale pour trouver une solution face à cette situation. Nos efforts pour entrer en contact avec les responsables de ces deux entreprises minières sont restés vains.
Patient Lukusa, à Lubumbashi