
Dans les rues de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, dans l'Est de la République démocratique du Congo, le bruit des motos-taxis se mêle au son des klaxons et aux conversations des passants. Mais derrière cette vie apparente, une réalité plus sombre pèse sur les épaules des petits commerçants de la ville. Depuis l'arrivée du M23-AFC, la vie économique s'est dégradée, fragilisant ainsi un tissu déjà précaire.
Reportage
Depuis la prise de la ville de Goma par la rébellion du M23/AFC soutenue par le Rwanda, la situation économique ne cesse de se dégrader dans cette entité congolaise. Les petits commerçants disent en payer le prix et expriment leur désarroi face à cette guerre d'agression.
Impact de la guerre sur les activités économiques
Pour des vendeurs, la guerre n'est pas qu'une menace. Elle se manifeste dans chaque transaction non réalisée, dans chaque étalage moins garni.
« C'est un véritable calvaire. Avant, on arrivait à vendre nos produits et à faire un petit profit. Aujourd'hui, les gens n'ont plus d'argent, ils n'achètent que le strict minimum », confie à 7SUR7.CD, Marie, qui vend des légumes sur un marché de fortune.
Des habitants qui réduisent leur train de vie
De nombreux habitants, confrontés à l'incertitude et à la baisse de leurs propres revenus, ont réduit leurs dépenses. Leurs achats se limitent aux denrées de première nécessité, laissant de côté les produits non essentiels qui font vivre une grande partie des commerçants. Les restaurants, les boutiques de vêtements et les vendeurs d'artisanat sont parmi les plus touchés.
« La vente a sensiblement baissé. Les gens préfèrent garder leur argent. Ils ont peur de ce qui peut se passer demain. Qui va acheter une chemise quand on ne sait pas si on pourra manger le lendemain ? », s'interroge Jean-Pierre, propriétaire d'un petit magasin, interrogé dimanche 14 septembre par 7SUR7.CD.
Baisse des revenus des opérateurs économiques
Les revenus des commerçants diminuent, ce qui réduit leur capacité à s'approvisionner, entraînant une diminution de la qualité et de la diversité de leurs produits. Face à la baisse de la demande, les prix peuvent parfois baisser, mais cela ne suffit pas à relancer la consommation.
« Oui, les prix de certains produits ont baissé. Mais malheureusement, malgré cette baisse, il manque des moyens financiers pour s'en procurer pour la conjoncture actuelle », explique un parent contacté dimanche par 7SUR7.CD en plein centre-ville de Goma.
Pour beaucoup, c'est une lutte quotidienne pour survivre, jonglant entre les dettes et le besoin de nourrir leur famille. En dépit de ces difficultés, une certaine résilience se dégage. Des commerçants s'organisent en petits groupes pour partager les informations, se soutenir moralement, et tenter de trouver des solutions face à la crise.
Alphonse Muderwa