
L’Assemblée nationale vit des jours sulfureux depuis la démission de son président, le très controversé Vital Kamerhe. S’y entrelacent incompétence, crise politique et grève des administratifs, imputées à la seule responsabilité de celui que les honorables députés, élus légitimes du peuple congolais, désignent comme problème insoluble : l’honorable 1er vice-président Tshilumbayi, présenté comme le complice du président démissionnaire.
Cette situation malheureuse plonge la chambre basse du Parlement dans le chaos, dénoncent les honorables députés, qui craignent des jours sombres si l’ordre n’est pas rétabli rapidement.
1. Incompétence
Depuis que l’honorable 1er vice-président Tshilumbayi a pris les rênes de l’Assemblée nationale en tant que président intérimaire, notre hémicycle ressemble de plus en plus à un navire confié à un amateur patenté, promis à un destin tragique semblable à celui du Titanic. Les honorables députés déplorent l’incompétence notoire de Tshilumbayi, soulignant ses lacunes sérieuses dans la conduite des plénières. À vrai dire, l’honorable 1er vice-président fait preuve d’un amateurisme inacceptable au perchoir.
2. Crise politique
Au lendemain de la démission spectaculaire de son président, l’honorable Vital Kamerhe, l’Assemblée nationale était censée mettre en branle le processus de son remplacement. Autrement dit, un calendrier fixant la date de l’élection et de l’installation du nouveau président de l’Assemblée nationale ainsi que du rapporteur adjoint devait être rendu public. Cela aurait dû être la préoccupation majeure de l’honorable 1er vice-président Tshilumbayi, assumant l’intérim.
En lieu et place, ce dernier se concentre sur sa personne, multipliant les subterfuges pour prolonger indéfiniment son intérim, au mépris de la volonté des honorables députés, élus du peuple congolais. En témoigne la plénière du jeudi 2 septembre, marquée par un véritable bras de fer entre les députés et le président intérimaire Tshilumbayi, au sujet du calendrier électoral.
Lors de ce bras de fer, le président a.i., par manque de tact, a commis une maladresse inacceptable en laissant entendre que le chef de l’État manipulerait à sa guise l’Assemblée nationale, remettant ainsi en cause le principe de séparation des pouvoirs auquel le président de la République est pourtant profondément attaché.
De plus, les députés voient en Tshilumbayi le prolongement de Vital Kamerhe : même gestion critiquée, même manque de loyauté vis-à-vis du chef de la majorité parlementaire. L’intérim de Tshilumbayi apparaît comme l’ombre de Kamerhe. Les deux prépareraient, contre la volonté de la majorité parlementaire, l’ascension d'Aimé Boji, beau-frère de Kamerhe, à la tête de l’Assemblée nationale.
3. Grève des administratifs
Depuis une semaine, une grogne sociale s’est déclenchée au sein de l’administration de l’Assemblée nationale. En toile de fond : leurs droits, reconnus par le règlement intérieur mais confisqués par le président démissionnaire Vital Kamerhe. À cela s’ajoute l’exigence de voir organiser rapidement l’élection et l’installation d’un nouveau président, seul investi de la légitimité et de l’autorité nécessaires pour apporter des solutions à leurs revendications.
Leur argument est recevable : Tshilumbayi, intérimaire dépassé par les événements et limité dans ses prérogatives, ne dispose pas de la compétence réglementaire pour résoudre ce problème vital. À deux reprises déjà, les administratifs ont été déçus par son approche jugée inefficace et hasardeuse, après des discussions organisées dans la salle de spectacle du Palais du peuple.
En conclusion, aujourd’hui le problème de l’Assemblée nationale a un nom : l’honorable 1er vice-président Tshilumbayi. Son incompétence avérée, qui remet en cause son titre de professeur, fait courir un grand risque de chavirement à la chambre basse du Parlement.
Il est urgent d’organiser, avec diligence, l’élection du président de l’Assemblée nationale, afin de permettre aux députés nationaux, élus légitimes du peuple congolais, d’élire et d’installer un président disposant de la plénitude des pouvoirs et des compétences légales. Un président capable non seulement d’apporter des solutions efficaces aux problèmes actuels, mais aussi d’assurer une gestion rigoureuse, transparente et orthodoxe, pour la satisfaction des administratifs et du peuple congolais.
John Mutand Kiabula, analyste politique