RDC : lancement du processus d’élaboration du Plan national du numérique 2026-2030 et de la Stratégie nationale d’intelligence artificielle

Vendredi 10 octobre 2025 - 09:27
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La République Démocratique du Congo a franchi, le mercredi 8 octobre 2025, une étape décisive dans sa marche vers la transformation digitale. Le ministre de l’Économie numérique, Augustin Kibassa Maliba, a officiellement lancé les travaux de la Commission interinstitutionnelle de rédaction du Plan National du Numérique 2026-2030 (PNN 2) et de la Stratégie Nationale sur l’Intelligence Artificielle (IA).

Dans son discours, il a présenté en détails les quatre piliers fondamentaux qui constitueront la colonne vertébrale du nouveau Plan National du Numérique. Il s’agit des infrastructures et de la connectivité, des plateformes et services publics numériques, du capital humain et de l’inclusion numérique, et enfin de la cybersécurité et de la confiance numérique.

Parlant de la connectivité, le ministre Kibassa a indiqué qu’il est question ici de doter la RDC d’une infrastructure numérique de classe mondiale grâce à un backbone national en fibre optique, à la multiplication des data centers souverains et à la connexion de 25 millions de citoyens encore exclus du numérique.

Digitalisation de l’administration

S’agissant du deuxième pilier, il a affirmé que l’objectif est la digitalisation intégrale et progressive de l’administration afin d’offrir aux Congolais et aux entreprises des e-services accessibles, rapides et traçables, renforçant ainsi la transparence et l’efficacité de l’action publique dans un climat de confiance entre l’État et les citoyens à renouer.

Quant à la question de la cybersécurité et de la confiance numérique, le ministre a souligné que la vision est de mettre en place un écosystème de cybersécurité robuste, avec un Centre des opérations de sécurité (SOC), un CERT national (Computer Emergency Response Team) et l’opérationnalisation prochaine de l’Agence Nationale de Cybersécurité (ANCy).

« Il n’y a pas de développement numérique durable sans un cyberespace sûr, résilient et digne de confiance », a martelé le ministre de l’Économie numérique, en expliquant que ce pilier vise à protéger les infrastructures critiques, les données sensibles et les citoyens contre les cybermenaces.

Il a par ailleurs noté qu’au-delà de ces quatre piliers, le PNN 2026-2030 sera irrigué par cinq axes transversaux essentiels qui serviront d’accélérateurs de transformation. Il s’agit de l’entrepreneuriat, de l’intelligence artificielle, de l’innovation, de la souveraineté numérique et des partenariats stratégiques.

Création d’une Académie nationale de l’IA

Au sujet de la Stratégie nationale de l’intelligence artificielle, le ministre Kibassa a insisté sur son importance stratégique, la qualifiant de « révolution comparable à l’invention de l’électricité ou d’internet ». Il a affirmé que la République Démocratique du Congo ne peut pas rester à l’écart de cette révolution.

À en croire le ministre, sous l’impulsion du président Tshisekedi, la RDC entend placer le capital humain au centre de cette révolution, avec la création d’une Académie nationale de l’IA.

Pour le ministre de l’Économie numérique, la Stratégie Nationale de l’IA dont veut se doter la RDC devra répondre à plusieurs questions essentielles : comment l’IA peut-elle améliorer les services publics ? Comment former la jeunesse aux métiers de demain ? Comment garantir une IA éthique, responsable et souveraine ? Comment attirer les investisseurs dans ce secteur ? Comment protéger les données et la souveraineté numérique dans un monde dominé par quelques géants technologiques dont les chiffres d’affaires dépassent de loin les budgets de certains États ?

Il a indiqué que les secteurs prioritaires identifiés incluent la santé, l’agriculture, l’éducation, la sécurité et l’administration publique. Avant d’annoncer que le gouvernement envisage également de créer une infrastructure de calcul souveraine, de soutenir la recherche et l’innovation, et de favoriser l’émergence d’un écosystème local de talents et d’investissements.

Démarche participative et inclusive

Quant à la faisabilité, le ministre Kibassa a indiqué que les travaux seront menés sous la coordination de son ministère, en partenariat avec les entités gouvernementales, le secteur privé, les universités, la société civile et les partenaires techniques et financiers.

Il a salué le soutien de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications du Congo (ARPTC) et de l’Agence pour le Développement du Numérique (ADN) pour leur accompagnement technique et financier.

Appel à la mobilisation nationale

En conclusion, le ministre Kibassa a exhorté les membres de la Commission à faire preuve de patriotisme et de rigueur : « Le chef de l’État a fixé des échéances. Je compte sur votre engagement pour baliser le chemin de la transformation de la RDC en une Nation digitale ouverte, inclusive et prospère. »

Notons que l’élaboration de ces deux documents stratégiques s’inscrit dans la continuité de la vision “DRC Digital Nation 2030”, dévoilée par le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo lors du sommet tenu en marge de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies à New York.

Le chef de l’État a placé le numérique au cœur de la diversification économique, de la création d’emplois et de l’efficacité des services publics. Pour matérialiser cette ambition, un milliard de dollars américains seront investis par le Trésor public entre 2026 et 2030. À cela s’ajoutent plus de 500 millions de dollars déjà mobilisés auprès de la Banque mondiale et de l’Agence française de développement, portant à 1,5 milliard de dollars américains le montant total des investissements dédiés à la transformation numérique.

ODN

 

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