Les travaux de l'atelier sur la Budgétisation Sensible au Genre (BSG) du Plan d’action national « Femmes, paix et sécurité », organisés par le Cadre Permanent de Concertation de la Femme Congolaise (CAFCO) en partenariat avec le GNWP (Réseau mondial pour les femmes construisant la paix), se sont clôturés ce vendredi 10 octobre 2025 à Kinshasa.
À l'issue de cette activité, l'accent a été mis sur le déficit criant de financement qui paralyse la mise en œuvre de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies, près de 25 ans après son adoption.
C'est sur le ton de l'urgence que Grâce Lula Hamba, directrice exécutive du CAFCO, a dressé ce constat. La troisième génération du Plan d'Action National (PAN) de la Résolution 1325 se heurte à des « difficultés parce qu'il n'y a pas de moyens financiers ».
Elle a souligné la nécessité de sortir de l'approche « élitiste » et de « domestiquer » la Résolution 1325 en l'asseyant « au niveau de la base ». Selon elle, il est essentiel que cet instrument de paix permette aux femmes de s'impliquer de manière concrète dans la prévention et la résolution des conflits, le relèvement et la construction de la paix.
La recommandation centrale émise par le CAFCO via directrice exécutive s'adresse aux autorités : l’intégration de la perspective de genre dans le processus budgétaire doit être systémique et transversale.
« La question genre, c'est une question qui ne concerne pas seulement les femmes, c'est une question qui doit être regardée de façon transversale », a martelé Grâce Lula Hamba.
L'atelier, qui a bénéficié d'une intervention jugée « très pratique et très informative » de l'ONU Femmes, a mis en lumière l'importance d'une budgétisation sensible au genre (BSG) pour corriger les inégalités et garantir un traitement équitable des besoins de toute la population.
« D'abord au niveau de l'autorité budgétaire, notamment au niveau du ministère du Budget et des Finances, la recommandation est qu'ils ne peuvent pas travailler sans associer le ministère clé qui porte la question genre. La deuxième chose, c'est au niveau du gouvernement : lorsque la conférence budgétaire doit se tenir, il faut que ceux qui maîtrisent les questions de genre et qui peuvent apporter les éléments permettant de budgétiser avec un regard genre soient présents », a indiqué Grâce Lula.
Sans cette approche coordonnée et budgétisée, le pays « sera toujours en train de se lamenter, en train de tourner en rond », a prévenu la directrice exécutive du CAFCO.
Cet atelier s'inscrit dans le cadre du projet « Renforcer le leadership local en matière de Femmes, paix et sécurité (FPS) et de Jeunes, paix et sécurité (JPS) dans les situations de conflits et d’après-conflits ».
La raison d'être de l'atelier était de former des participants issus des ministères du Genre, du Budget, des Finances, de l'Intérieur, de la Jeunesse, des secrétariats 1325 et 2250, et de la société civile aux étapes et outils nécessaires à la BSG. L'objectif général est de contribuer à l'amélioration de la prise en compte des besoins spécifiques des femmes dans tous les domaines en RDC.
Merveil Molo