TRANSCO : Le DG a.i Sylva Bilambo accusé de "fautes de gestion graves" par son adjointe

Lundi 13 octobre 2025 - 10:57
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Le régime d’intérim qui s’éternise au sein de l’établissement public Transports au Congo (TRANSCO) n’est pas sans conséquences fâcheuses sur la gestion de cette structure. Au-delà du climat social délétère qui règne parmi le personnel, le Directeur général ad intérim, Sylvestre Sylva Bilambo, est accusé de fautes de gestion "graves" par son adjointe, la Directrice générale ad intérim Solange Kabedi Odra.

C’est ce que révèle une correspondance adressée au DG par son adjointe, avec copie au vice-Premier ministre, ministre des Transports, Voies de communication et Désenclavement, Jean-Pierre Bemba, au Président du Conseil d’administration, ainsi qu’à plusieurs directeurs de cet établissement public. Une copie de cette lettre est parvenue à notre rédaction.

 « Depuis notre prise de fonction, force est de constater que plusieurs décisions ont été prises unilatéralement, sans concertation ni recours à mon assistance, en invoquant le principe de pouvoir discrétionnaire. Cette posture a suscité une vive frustration parmi les agents et cadres, qui nourrissaient de réels espoirs de réforme », lit-on dans la lettre.

La DGA dénonce en premier lieu une gestion opaque des finances. Selon elle, la direction commerciale — pourtant stratégique pour les recettes — fonctionne sans traçabilité fiable.

Solange Kabedi accuse également le DG a.i de "népotisme, clientélisme et favoritisme". Elle affirme que ce dernier a nommé à des postes supérieurs des individus ne remplissant pas les critères requis. 

« Depuis notre prise de fonction, des agents sans qualification ni formation ont été promus à des postes de responsabilité, alors que TRANSCO dispose de nombreux agents de maîtrise et cadres de collaboration qui chôment par manque d’affectation et d’utilisation efficiente », a-t-elle écrit.

Et la DGA a.i de préciser : « Vous avez promu trois agents classifiés 07 à des postes de chefs d’agence où le grade requis est maîtrise 4, et ce, malgré mon refus et celui du directeur des ressources humaines, sous prétexte d’un “changement de mentalité”. Or, il s’avère qu’ils n’avaient pas l’expertise nécessaire pour occuper ces postes. Vous ne vous êtes pas arrêté là : vous avez opéré des changements sur fond de népotisme dans trois services importants de la Direction commerciale (interurbain, location et marketing), avec l’ingérence régulière de votre assistant dans les activités de cette direction », déplore-t-elle.

Pour démontrer la mauvaise gestion du DG a.i, Solange Kabedi évoque les récents rapports d’audit auxquels TRANSCO a été soumis.

« Les rapports d’audit de Moanda, datant d’avril 2025, indiquent que la Direction commerciale continue d’évoluer sans traçabilité exacte, en raison du manque d’approvisionnement en imprimés de valeur, de la mauvaise gestion des ressources humaines, du tâtonnement dû au manque de formation, du non-respect des procédures et de la mauvaise gestion de la provision quotidienne de 5.000.000 FC allouée au responsable interurbain pour les charges de fonctionnement des voyages. On continue de notifier des taxateurs de prix alors que nous devrions disposer d’une grille tarifaire connue. De même, l’achat des pièces de rechange pour les pannes urgentes à la direction commerciale ne suit pas le circuit classique d’approvisionnement », dénonce la lettre.

La DGA a.i souligne, en outre, que l’octroi des grades ne semble obéir à aucune logique fonctionnelle : « À titre illustratif, M. Idiakopa, secrétaire permanent de la cellule de passation des marchés publics, a été promu au grade de cadre de collaboration échelon 2, alors que plusieurs chefs de service et de bureau demeurent sous-classés. De même, M. Ilongani, classifié 7 sans expérience avérée, a été nommé chef de bureau brigade au grade de maîtrise échelon 3, surpassant son supérieur hiérarchique direct, classifié 10. Ces situations frustrent et gênent la bonne collaboration dans les services ».

La DGA dénonce également la surcharge de l’organigramme, qui inclut désormais une cellule juridique dotée d’un secrétariat — une disposition non prévue par les textes de l’établissement, lesquels rattachent le service juridique à la direction générale.

« Plus grave encore, vous souhaitez faire valider auprès du Conseil d’administration un cadre organique qui place le chef de la cellule juridique au rang de cadre de commandement, alors que tous les services de TRANSCO sont gérés par des cadres de collaboration. À l’ère de l’innovation et du changement de mentalité prônés par vous, certaines réalités telles que l’insalubrité, l’insuffisance d’éclairage, le manque d’eau, de climatiseurs et le nettoyage approximatif des bus ne devraient plus persister », poursuit la DGA.

Elle critique enfin la lenteur dans le traitement des dossiers administratifs et disciplinaires, le manque de transparence sur les recettes, les plans de décaissement et les paies, ainsi que l’absence de communication sur la situation financière de l’établissement. La DGA a.i de TRANSCO conclut en appelant le DG a.i à réévaluer son mode de gestion dans l’intérêt supérieur de l’entreprise et de son personnel.

ODN

 

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