Lutte contre la fraude minière au Lualaba : Justicia ASBL salue l’initiative du ministre de la Justice mais rejette toute justice « sélective »

Jeudi 30 octobre 2025 - 10:09
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Dans une lettre ouverte adressée, le mercredi 29 octobre 2025, au ministre de la Justice, Guillaume Ngefa Atondoko, l’organisation congolaise de défense des droits humains, Justicia ASBL, a salué l’injonction adressée à l’auditeur général des FARDC et au procureur général près la Cour de cassation d’engager des poursuites judiciaires contre les auteurs de fraudes minières dans la province du Lualaba.

Cette décision, qualifiée de « légale bien que tardive » par l’organisation, constitue, selon elle, une réponse aux préoccupations « longtemps ignorées » des acteurs de la société civile.

« Le communiqué ministériel du 28 octobre 2025, qui fait suite au rapport de la Commission nationale de lutte contre la fraude minière (FNLFM), met en lumière l’existence d’un réseau mafieux impliquant des personnalités officielles congolaises et étrangères. Ces réseaux s’étendent sur des provinces du Haut-Katanga et du Lualaba jusqu’à Kinshasa, et sont alimentés par des officiers des FARDC, de la Garde républicaine, ainsi que par des individus politiquement exposés », a déclaré Timothée Mbuya, président national de Justicia ASBL.

L’organisation souligne que plusieurs membres de ce réseau seraient liés à des structures « mafieuses régionales et internationales ».

« L'implication de militaires et de hauts fonctionnaires dans l’exploitation illicite des ressources minières renforce un climat d’impunité, déjà dénoncé dans des plaintes déposées par des ONG congolaises devant des juridictions étrangères », a-t-il ajouté.

Tout en saluant l’initiative du ministre, Justicia ASBL met en garde contre toute tentative d’« instrumentalisation » de la justice visant à détourner l’attention des procédures internationales en cours.

L’organisation rappelle que les résolutions du Conseil supérieur de la défense du 13 avril 2019, ainsi que les instructions du chef d’état-major des FARDC et de l’auditeur général près la Haute Cour militaire, n’ont jamais été appliquées.

Justicia ASBL refuse de cautionner une justice sélective qui épargnerait les «cerveaux moteurs » de cette mafia minière, notamment certains proches « du chef de l’État et leurs complices étrangers, identifiés comme chinois, libanais, pakistanais, indiens ou russes, ainsi que des autorités politico-administratives ». L’organisation exige que les poursuites soient menées sans discrimination, dans le strict respect des principes de « transparence et d’équité ».

Raphaël Kwazi

 

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