Médecins sans frontières (MSF) a, après plusieurs semaines d’intervention aux côtés des autorités sanitaires locales dans la zone de Bulape, au Kasaï, transféré le vendredi 24 octobre la gestion complète de leurs activités au Centre de traitement Ebola (CTE), suite à l’amélioration de la situation épidémiologique et à la baisse significative du nombre de cas suspects enregistrés.
Le dernier cas confirmé de maladie à virus Ebola a été notifié le 26 septembre, et le dernier patient déclaré guéri a quitté le centre le 19 octobre. Sauf nouvel enregistrement, l’épidémie pourrait être déclarée officiellement terminée le 30 novembre, conformément au délai de 42 jours requis après le dernier cas confirmé.
Selon MSF, cette évolution positive résulte d’une collaboration étroite entre les équipes médicales, le ministère de la Santé, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les communautés locales.
« Au vu de cette évolution positive, nous avons pu mettre fin à notre intervention d’urgence à Bulape, réduire nos équipes et laisser d’autres acteurs, en particulier le ministère de la Santé, prendre le relais. Nous sommes heureux d’avoir pu jouer à nouveau un rôle décisif dans la réponse à cette épidémie, face à laquelle la collaboration avec les autorités, l’OMS et la communauté a permis de surmonter de nombreux défis », a déclaré la coordinatrice médicale de MSF à Kinshasa, le docteur Maria Mashako.
Et d'ajouter : « Le personnel MSF du centre de traitement Ebola de Bulape est désormais remplacé par des agents du ministère de la Santé, que nous allons continuer d’appuyer financièrement pendant deux semaines, et qui bénéficieront des infrastructures, équipements et médicaments dont nous faisons don avec ce départ. »
Dès les premiers jours suivant la déclaration de l’épidémie le 4 septembre, les équipes MSF figuraient parmi les premières à intervenir dans la zone, en appuyant l’hôpital général de Bulape, mettant en place un centre de traitement temporaire, puis collaborant avec l’OMS pour la construction d’un centre mieux adapté. Des activités de sensibilisation communautaire ont également été menées, ainsi que la mise en place d’un centre de transit pour les cas suspects à Mpianga, récemment remis aux autorités sanitaires.
La 16ᵉ épidémie d’Ebola enregistrée en République démocratique du Congo a touché au total 64 personnes, dont 53 cas confirmés et 11 probables, et a causé 45 décès parmi lesquels 34 cas confirmés, tandis que 19 patients ont pu guérir après une prise en charge au CTE de Bulape.
MSF affirme rester prête à intervenir de nouveau en cas de résurgence et rappelle que cette épidémie met une fois de plus en lumière l’urgence de renforcer durablement le système de santé en RDC.
Pour l’organisation, l’amélioration de la qualité et de l’accès aux soins de santé primaires demeure un pilier essentiel afin de prévenir et de maîtriser efficacement ce type de crise sanitaire à l’avenir.
Grâce Kenye