Le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) a lancé, ce samedi 8 novembre 2025, la formation initiale de 2500 nouveaux magistrats, issus de la seconde vague des 5000 magistrats dits de « l’État de droit », recrutés sur concours en 2022.
La cérémonie a été présidée par Dieudonné Kamuleta, président du CSM, qui a exhorté les nouveaux magistrats à « faire de l’excellence leur boussole, de la probité leur armure et du service public leur raison d’être ».
« C’est par votre intégrité et votre compétence que la justice congolaise recouvrera sa dignité et la confiance du peuple, vœu ardent du magistrat suprême », a-t-il déclaré.
Une formation, socle de la carrière judiciaire
Le président du CSM a insisté sur le caractère fondamental de cette formation, organisée simultanément à Kinshasa (2 134 candidats) et à Lubumbashi (374 candidats). Il a invité les participants à la rigueur et à la discipline : « Cette formation n’est pas une simple formalité administrative. Elle constitue le socle de votre carrière et la première pierre de votre engagement au service de la Nation. »
Dieudonné Kamuleta a rappelé que cette formation visait à outiller les magistrats sur les plans juridique, technique, éthique et moral, soulignant que « la compétence sans probité conduit à l’abus, tandis que la probité sans compétence engendre l’injustice ».
Un engagement dans la vision de l’État de droit
Pour le président du CSM, cette étape traduit la volonté politique du chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, de bâtir une justice moderne, indépendante et intègre.
« Cette cérémonie illustre la détermination du CSM à renouveler, moderniser et moraliser la justice congolaise, en intégrant une nouvelle génération de magistrats compétents et intègres », a-t-il ajouté.
Bonne nouvelle pour les magistrats
Profitant de l’occasion, Dieudonné Kamuleta a annoncé que les magistrats concernés seront payés dans les 48 heures, avec apurement de leurs arriérés.
« Les listings de votre paie sont déjà transmis à la banque. Dans les 48 heures, vos comptes seront crédités », a-t-il affirmé sous les applaudissements.
Des conseils d’éthique et de vocation
Après son allocution, le secrétaire permanent du CSM, Télesphore Nduba Kilima, a animé une séance d'accueil au cours de laquelle les membres du bureau du CSM ont adressé des conseils aux nouveaux venus.
Premier à prendre la parole, le président du CSM a conseillé aux nouveaux magistrats de ne pas refuser un lieu d'affectation qui peut se révéler le lieu du destin.
Moke Mayele, premier vice-président du CSM et procureur général près la Cour constitutionnelle, a prôné la discipline et la cohésion.
Ndomba Kabeya Elie Léon, premier président de la Cour de cassation et deuxième vice-président du CSM, a rappelé que « le magistrat est avant tout un serviteur de Dieu ».
Respecter la déontologie*
Firmin Mvonde Mambu, procureur général près la Cour de Cassation et troisième vice-président du CSM, a exhorté les magistrats à aimer leur métier et à respecter la déontologie.
Nsesele Wa Nsesele Brigitte, première présidente du Conseil d’État et quatrième vice-président du CSM, les a invités à l’intégrité et à l’impartialité.
Mukolo Konkesha Jean-Paul, procureur général près le Conseil d’État, et premier Secrétaire rapporteur du CSM, les a mis en garde contre la tentation de faire de la justice un commerce.
Le lieutenant-général Mutombo Katalay Joseph, premier président de la Haute Cour militaire et premier Secrétaire rapporteur du CSM, a comparé la magistrature à « une armée civile où la discipline est de rigueur ».
Enfin, le lieutenant-général Likulia Bakumi Lucien-René, auditeur général près la Haute Cour militaire et troisième Secrétaire rapporteur du CSM, a appelé les nouveaux magistrats à « imiter le Christ, à traiter riches et pauvres de la même manière et à incarner le sens du devoir ».
ODN