Le ministre provincial de la Santé, le docteur Patricien Gongo, a été auditionné, ce mercredi 12 novembre 2025, à l’Assemblée provinciale de Kinshasa (APK), à la suite d’une question orale avec débat initiée par le député provincial Jared Mpanzu, élu de Bandalungwa, sur la gestion des fonds alloués aux sinistrés de fortes pluies d’avril dernier, ayant causé d’importants dégâts humains et matériels dans la capitale congolaise.
Présidée par le rapporteur de cet organe délibérant, André Nkongolo wa Nkongolo, cette séance plénière a permis aux élus provinciaux d’interpeller le ministre sur la traçabilité des fonds, les critères d’identification des sinistrés, le choix des sites d’hébergement et la prise en charge des familles déplacées.
Dans sa réponse, le ministre Patricien Gongo a précisé que la gestion de la catastrophe relevait principalement du gouvernement central, conformément à l’article 203 de la Constitution qui fait de la gestion des calamités naturelles une compétence concurrente entre les deux niveaux de pouvoir.
« Il est important de signifier que la gestion des calamités naturelles, qui est une matière concurrente entre le pouvoir central et provincial, selon l’article 203 de la Constitution de notre pays, a été patronnée, financée et supervisée entièrement par le gouvernement central. Le ministre provincial de la Santé n’est intervenu qu’en qualité de coordonnateur provincial et membre de la commission ad hoc. Les fonds ont donc été gérés par le gouvernement central, et je ne suis pas en mesure de retracer ni de définir les mouvements financiers ayant servi au relogement des sinistrés », a-t-il indiqué.
Et de poursuivre : « Dans le cadre des calamités naturelles, il faut comprendre que l’intervention est multidimensionnelle. Plusieurs acteurs y participent : le gouvernement central, le ministère provincial de la Santé, les Affaires sociales à travers la CPAU, ainsi que la Croix-Rouge, l’OMS et l’UNICEF. »
Le ministre a renseigné que 540 000 ménages avaient été impactés, mais seuls ceux qui avaient accepté volontairement de se déplacer avaient été hébergés sur les sites d’accueil provisoires. Ces sites comprenaient notamment les écoles Kitomesa et Lumumba, ainsi que les stades des Martyrs, Tata Raphaël et municipal de Bandalungwa.
Il note que le ministère provincial de la Santé et la Cellule permanente d’alerte et d’urgence (CPAU), affiliée à la primature, ont assisté 5 301 ménages, alors que le projet initial prévoyait la prise en charge de 4 212 familles, avec un montant de relogement variant entre 200 et 500 dollars américains, selon la composition des ménages.
Saluant l’appui du gouvernement provincial dirigé par le gouverneur Daniel Bumba Lubaki et le vice-gouverneur Eddy Iyeli, le Dr Gongo a annoncé la mise en œuvre d’un plan de résilience au niveau provincial, prévoyant notamment la démolition des constructions anarchiques, le curage des caniveaux et rivières, ainsi que la construction de digues afin de réduire les risques d’inondations à l’avenir.
Un délai de 72 heures a été accordé au ministère provincial de la Santé pour compléter les éléments de réponse aux préoccupations supplémentaires des députés et déposer un rapport détaillé auprès du bureau de l’Assemblée provinciale de Kinshasa.
Grâce Kenye