Partenariat RDC–USA : un chercheur propose la création d’un fonds souverain congolais pour une gestion efficace des revenus miniers

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Un chercheur congolais appelle à une appropriation nationale du partenariat RDC-États-Unis comme opportunité majeure du développement du pays de Patrice Emery Lumumba. Il s'agit du professeur Patrick Onoya.

Il a fait ce plaidoyer dans 
son nouvel ouvrage, officiellement présenté au public ce jeudi 18 décembre à Kinshasa, intitulé : « 15 raisons de s’approprier le deal RDC–USA ».

À travers ce livre, l’auteur appelle à une lecture à la fois lucide, critique et stratégique du partenariat récemment conclu entre la République démocratique du Congo et les États-Unis, qu’il considère comme une opportunité majeure à condition d’être maîtrisée et portée par une vision nationale claire.

La cérémonie de présentation de cette œuvre scientifique s’est déroulée en présence de plusieurs acteurs politiques, membres de cabinets ministériels, universitaires et sympathisants. L’occasion pour l’auteur d’exposer les motivations de son travail, la démarche scientifique adoptée ainsi que les principales recommandations issues de ses recherches.

Un ouvrage dédié à l’Est du pays et au chef de l’État

Patrick Onoya a indiqué que son livre est dédié « à la population de l’Est de la RDC et au chef de l’État », évoquant la persistance de l’insécurité dans cette partie du territoire. Il a également regretté le mutisme d’une partie de la classe politique face aux enjeux actuels, estimant que le Président de la République semble parfois « seul » face à l’ampleur des défis nationaux.

Dans cette optique, a-t-il affirmé, l’ouvrage se veut un appui intellectuel et stratégique à l’action présidentielle.

Une analyse scientifique assumée

Répondant aux critiques d’opportunisme, l’auteur a précisé que ses recherches ont débuté « six mois avant la signature officielle de l’accord » intervenue le 4 décembre dernier. Son analyse repose notamment sur l’examen des « entrées et sorties » du partenariat, une méthode inspirée du test de la boîte noire en informatique, combinée aux outils de l’intelligence économique.

Tirer les leçons du passé

S’appuyant sur des expériences étrangères, notamment celles de l’Allemagne après le Plan Marshall et du Qatar, Patrick Onoya met en évidence les conditions de réussite des partenariats stratégiques. « Ce n’est pas l’aide américaine qui fait la différence, mais l’usage que le pays en fait », a-t-il souligné, appelant la RDC à éviter les erreurs du contrat sino-congolais.

Des recommandations

Parmi les pistes avancées, l’auteur propose la création d’un fonds souverain congolais pour une gestion plus efficace des revenus miniers, ainsi que le développement rapide des cimenteries et des aciéries locales afin que les grands projets d’infrastructures bénéficient réellement à l’économie nationale.

À travers le partenariat RDC-USA, Kinshasa ambitionne de transformer ses vastes ressources naturelles en véritables leviers de développement. Un pari stratégique aux enjeux considérables qui, selon Patrick Onoya, ne pourra produire des résultats durables qu’à la condition d’une appropriation nationale, d’une gouvernance rigoureuse et d’une vision claire centrée sur l’intérêt supérieur du pays.

MD