25 octobre sans élections : vivement le premier glissement !

Lundi 26 octobre 2015 - 13:08

Conformément au calendrier global de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) publié le 12 février, c’est hier, dimanche 25 octobre 2015, qu’auraient dû se tenir les élections provinciales, municipales, urbaines et locales. Mais comme on pouvait s’y attendre, cet engagement électoral n’a pas été honoré pour diverses raisons, bonnes ou mauvaises.

 

Hier, dimanche, les Ivoiriens ont voté pour leur nouveau président. Les Congolais de l’autre rive ont également voté, en référendum, pour ou contre une nouvelle Constitution. Les RD. Congolais également pouvaient être dans les bureaux de vote pour élire des députés provinciaux, conseillers des communes, des secteurs ou chefferies. Hélas, ce rendez-vous pris le 12 octobre a été manqué Dans son calendrier global des élections publié ce jour- là, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avait programmé ces scrutins au niveau de la base le 25 octobre 2015.

 

Mais c’était sans compter avec la volonté des uns et des autres dans le respect de cet engament. Ce rendez-vous manqué n’a donc rien de surprenant d’autant plus dès sa publication, ce calendrier électoral aux dates très serrées les unes des autres, était vraisemblablement élaboré pour ne pas être respecté. Cela, pour autant de raisons. Ce calendrier a été déjà accompagné des 23 contraintes dites « externes » liées à sa mise en œuvre dont onze concernant les élections provinciales, municipales et locales directes. Il s’agissait de la promulgation de la loi portant ces élections, de l’actualisation du plan de décaissement des fonds, de l’achat des matériel et équipements électoraux, de la mise à la disposition de la CENI de la liste des entités décentralisées et déconcentrées et de la limitation des nouvelles villes et communes, de la liste actualisé : des partis et regroupement politiques, de la loi de répartition des sièges, de la réquisition des écoles et bâtiments identifiés comme sites de vote, de la liste actualisée des autorités coutumières en vue des préparatifs de la cooptation.

 

Parmi toutes ces contraintes, ce qui a le plus fait défaut dans la concrétisation du programme de la centrale électorale, c’est le décaissement des fonds. Avec, d’un .côté, une communauté internationale qui a décidé de ne financer que les, élections présidentielle et législatives qui, pour elle, passe comme priorité des priorités et de l’autre, un gouvernement congolais qui n’a pas agité les caisses du Trésor public pour mettre des moyens à la disposition d’une CENI qui manque, au stade actuel, presque de tout, il fallait bien s’attendre à ce premier glissement du processus électoral. Pour publier le nouveau calendrier global attendu, la CENI, qui sera bientôt dirigée par Corneille Nangaa après la démission de l’abbé Apollinaire Malumalu, est maintenant dans une impasse. Tant que la pression extérieure est forte et il faudrait sauver, bon gré mal gré, le processus et éviter le chaos.

 

Lorsque la communauté internationale, l’opposition et la société civile veulent à ce que les élections municipales soient renvoyaient après 2016 pour laisser place à la présidentielle et aux législatives pour sauver le délai constitutionnel, le pouvoir en place, lui, défend la priorité des élections au niveau de la base. Après ce premier glissement officiel, c’est la grande équation qui reste à résoudre. Voilà qui rend presque obligatoire le dialogue politique, même si les Kamérhistes, Bémbistes et autres veulent d’une tripartite CENI-gouvernement-opposition pour trouver la solution.

 

Mais ce qui est sûr, le glissement des élections présidentielle et législatives reste à éviter car soulevant plus de passions.

Par Katz