5ème sacre de TP Mazembe : Moïse Katumbi, champion d’Afrique

Lundi 9 novembre 2015 - 10:53

Le sacre pour un club de football ne s’improvise pas. Il est le résultat d’une stratégie savamment mise en place, avec des ressources financières, logistiques et humaines adaptées aux objectifs à atteindre. Seul, un visionnaire doublé de qualités de stratège peut réussir pareil exploit. Moïse Katumbi, le président-tuteur du club 5 fois champion d’Afrique, en est le principal artisan. Les points engrangés en termes de prestige par la République, à travers le Tout Puissant Mazembe, ne s’évaluent plus. En cette période de crise, c’est tout le pays qui a vibré. L’horloger est Moïse Katumbi Chapwe, un champion qu’il ne faudrait pas avoir dans l’équipe adverse.

 

En football, il est des situations qui ne s’improvisent pas. Depuis un temps, le facteur chance dans les résultats sportifs ne pèse plus. Les victoires se construisent avant les descentes sur l’aire de jeu pendant les 90 minutes. Il faut une vision globale, des anticipations, des moyens conséquents pour aboutir à des résultats palpables.

 

Moïse Katumbi Chapwe, président du club 5 fois champion d’Afrique, est le principal artisan de ce sacre du Tout Puissant Mazembe Englebert de Lubumbashi. Tirant les leçons mi-figue, mi-raisin du parcours de l’année 2014, le président-tuteur du TP Mazembe a évalué les forces en présence. D’abord, dans l’opération de recrutement des athlètes, Moïse Katumbi n’a pas fait dans l’approximation. Des talents détectés d’ailleurs sont venus en renfort à l’ossature construite autour du gardien de but Kidiaba Muteba, le latéral gauche Kasusula, le défenseur central Kimuaki… et autres Ivoiriens, Zambiens, Ghanéens, Tanzaniens, Maliens…, une légion étrangère qui a suppléé aux carences constatées à l’interne.

L’entraîneur de haut niveau recruté est aussi un élément déterminant de la politique de la haute direction du club. Pour ce faire, des moyens financiers colossaux ont été consentis. Des transferts qui ont coûté au club. Ne dit-on pas qu’il faut se doter de moyens de sa politique pour atteindre les objectifs qu’on se serait assignés ?

Le score de 1-2 en Algérie, puis la victoire 2-0 à Lubumbashi sont, en effet, une construction. Le parcours des éliminatoires et de la phase de poules démontre que le TP Mazembe n’a pas volé son sacre. Il l’a mérité puisque s’étant doté de moyens logistiques et humains appropriés.

 

Le management par objectifs

 

Ce résultat est à mettre à l’actif du président-tuteur du TP Mazembe dont l’esprit managérial alerte et visionnaire auréole aujourd’hui la République entière du grand prestige de produire l’équipe championne de la prestigieuse Ligue des champions d’Afrique. Malgré la crise socioéconomico-politique qui assaille la RDC, le souffle est venu du Katanga.

Avec fierté, les Congolais peuvent se targuer de produire une équipe capable de terrasser les plus coriaces du continent. Les clubs magrébins, notamment qui tiennent le haut du classement à cause de la professionnalisation de leurs championnats respectifs, se butent souvent à un mur, le TP Mazembe bien organisé et déterminé. Ce qui se vit sur le terrain n’est que la mise en œuvre d’une politique sportive et managériale pensée, chronométrée, dotée d’un tableau de bord où tous les signaux sont analysés froidement. La suite est connue. Des recadrages sont opérés au fil de la compétition, permettant au club d’affiner ses performances sur l’aire de jeu.

 

Le TP Mazembe n’a jamais forcé son football. Il évolue avec un encadrement technique à la hauteur de la tâche. Tout se déroule comme si la leçon serait assimilée à la perfection. Ce qui n’exclut pas de difficultés de parcours d’autant qu’à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.

 

Ce management au service du sport, le pays en a grandement besoin au profit d’autres compartiments de la vie nationale. Aussi, la gestion par objectifs quantifiables adoptée pour le TP Mazembe, également imposée à la province du Katanga, devrait-elle être dupliquée à une plus grande échelle. L’identification judicieuse des difficultés, des réponses adéquates à y réserver, des moyens conséquents à mettre à disposition, sont autant d’éléments qui conduisent à des résultats positifs. Le fait de réussir ces exploits dans le football met tous les Congolais en position d’espérer davantage de ses dirigeants : des résultats qui parlent d’eux-mêmes.

 

A la tête du TP Mazembe, Katumbi trône sur le continent. Il ne s’arrêtera pas en si bon chemin, sans vouloir se transformer en champion toutes catégories. L’avenir le dira.

 

Le POTENTIEL