Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a rappelé jeudi 13 août 2015 aux chefs des missions de maintien de la paix la tolérance zéro de l'Organisation en ce qui concerne les abus sexuels, à la suite de nouvelles allégations d'abus sexuels par des Casques bleus en République centrafricaine.
Le chef de l'ONU a eu une réunion par vidéoconférence jeudi matin avec les chefs de missions de l'ONU, les commandants des forces, et les commissaires de police pour discuter de ce sujet, a indiqué son porte-parole lors point de presse au siège de l'ONU.
« Le Secrétaire général a dit qu'il allait adresser le même message aux autres services au-delà du maintien de la paix. La politique de tolérance zéro s'applique à l'ensemble du système des Nations Unies, leur a-t-il dit », a ajouté ce porte-parole, Stéphane Dujarric.
« Il a souligné que la tolérance zéro signifie zéro complaisance et impunité zéro et que lorsque des allégations sont fondées, l'ensemble du personnel - qu'il s'agisse de militaires, de policiers ou de civils - doivent rendre des comptes », a-t-il précisé.
Cette réunion par vidéoconférence est intervenue au lendemain de l'annonce de la démission du chef de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA), Babacar Gaye, suite aux nouvelles allégations d'abus sexuels par des Casques bleus.
L'organisation Amnesty International affirme que des Casques bleus de l'ONU ont tué un adolescent de 16 ans et son père et ont violé une fillette âgée de 12 ans dans ce pays.
Les chefs de mission « directement responsables »
Lors de la réunion par vidéoconférence, le Secrétaire général a exprimé sa détermination à aider les personnes affectées et à préserver l'intégrité du drapeau de l'ONU.
« Il a rappelé les directives existantes ainsi que l'obligation des hauts responsables de lutter contre l'exploitation et les abus sexuels. Il a dit que les chefs de mission étaient directement responsables du comportement et de la discipline au sein de leur mission, avec le soutien des hauts responsables de la mission », a indiqué le porte-parole.
Le Secrétaire général a également discuté de l'importance de la prévention, de la formation, de l'évaluation et de l'atténuation des risques, de la formation continue et de la sensibilisation au sein des communautés locales pour faire cesser ce problème. Il a appelé les hauts responsables des missions à se servir de chaque occasion pour renforcer le message que les Nations Unies ne tolèreront aucun écart, notamment l'exploitation et les abus sexuels.
Enfin, il a souligné que les pays contributeurs de troupes et de policiers sont responsables de veiller à ce que leur personnel soit correctement formé en matière de comportement et de discipline, de poursuivre leurs soldats Casques bleus quand ceux-ci sont accusés d'avoir commis des abus, et de maintenir l'ONU informée de l'évolution de ces affaires.
Le Secrétaire général a également discuté de la question avec les membres du Conseil de sécurité lors d'une réunion à huis-clos jeudi après-midi.