Accrochages entre Lambert Mende et Thierry Michel

Samedi 12 septembre 2015 - 10:10

Le ministre congolais des Médias et de la Communication, Lambert Mende Omalanga, et le réalisateur belge Thierry Michel, ont eu des accrochages verbaux très sérieux, à cause de l’interdiction du film “L’homme qui répare les femmes : la colère d’Hippocrate “, vantant les qualités humanitaires du Docteur Denis Mukwege, concernant les soins qu’il assure aux femmes victimes de sévices sexuels.

Selon Lambert Mende, Thierry Michel l’a violemment menacé de subir le même sort que le maréchal Mobutu, ancien dictateur congolais chassé du pouvoir en mai 1997 et décédé trois mois plus tard, enterré dans un pays étranger. Ce, pour avoir interdit la diffusion de ce film déjà projeté aux Etats-Unis et dans quelques pays de l’Europe. C’est ainsi que Mende dit avoir mi fin à la réexamination de sa décision, sollicitée à travers un recours introduit par plusieurs acteurs dont du Centre Wallonie Bruxelles. « Thierry Michel veut que ma tombe soit en dehors de la République démocratique du Congo qu’il considère comme son petit jardin … » a-t-il dit, avec un peu d’humour.

Le gouvernement congolais estime que ce film contient des traductions mensongères indexant les éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (Fardc) comme auteurs de violences sexuelles dont sont victimes les femmes dans la partie-Est du territoire national interrogées par le réalisateur. Le porte-parole de l’exécutif national souligne que, dans ce film, les femmes remerciaient plutôt, en Swahili et Mashi, les soldats congolais de les avoir sauvées des griffes de violeurs et criminels. Mais la traduction française aurait travesti la vérité. “ Ce sont des accusations infondées “, a-t-il lâché.

Citant quelques dispositions de la loi, l’orateur rappelle qu’il est strictement interdit la diffusion ou reproduction de fausses nouvelles, les diffamations et injures, ou encore les informations tendant à démoraliser les troupes au front. “Il faut également dire, que la mise en cause généralisée des Fardc sans indiquer l’auteur ou les auteurs des actes dénoncés, est proscrite par le code pénal militaire de notre pays », a-t-il renchéri.

Sans nul doute, Thierry Michel ne manquera pas de réagir à ces propos, lui lui qui a toujours soutenu que les propos recueillis auprès des femmes interrogées ont été fidèlement traduits dans ce film.

De l’arrêt de la Cour constitutionnelle

Le gouvernement estime que la Cour constitutionnelle n’a nullement ouvert la voie aux nominations des gouverneurs de provinces découpées. Au contraire, poursuit son porte-parole, elle exige que des mesures exceptionnelles soient prises urgemment en attendant l’élection de ces gouverneurs qui devra se faire impérativement avant celle des députés provinciaux.

En plus, “ le premier ministre n’a jamais dit qu’il n’y a pas d’argent pour organiser les provinciales“. Selon ses explications, c’est plutôt l’élection des gouverneurs intérimaires qui n’a pas été budgétisée dans le programme du gouvernement.

Toutefois, par rapport au retard déjà enregistré par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) dans l’exécution de son calendrier, le gouvernement craint que cela ait des répercussions sur la suite du processus. Raison pour laquelle, insiste Mende, il faut qu’il y ait dialogue pour que les Congolais trouvent une solution à cette épineuse équation.

Par LEFILS MATADY