Dialogue des sourds, hier jeudi 23 juillet 2015, à la Prison de Makala, entre la Haute cour militaire et les avocats de la partie civile, dans l’affaire de l’assassinat des activistes de ‘droits de l’homme Floribert Chebeya et Fidèle Bazana.
Le refus de la Haute cour de faire comparaitre l’ancien inspecteur général de la police. John Numbi, considéré par la partie civile comme le suspect numéro I dans l’assassinat de Chebeya et Bazana, est la goutte d’eau qui a fait débord.er la vase.
Après l’audition devant la Haute cour, de l’expert de Vodacom, la partie civile a relevé de sérieux indices qui prouvent selon elle, l’implication du général John Numbi dans le meurtre du directeur exécutif de la Voix des sans Voix.
Me Kabengele a démontré preuves à l’appui, que la société de téléphonie mobile a falsifié les appels de John Numbi du 31 au 2 juin 2010 avec les prévenus.
Cet avocat de la partie civile a mis Vodacom au banc des accusés, comme faisant partie de l’association des malfaiteurs qui a concocté l’assassinat de Chebeya.
Il a fait remarquer à ce sujet qu’à ces dates précises, Vodacom a relevé les appels téléphoniques du colonel Mukalay et -Christian Kenga Kenga alors que dans le numéro Vodadom du général John Numbi, aucun relevé téléphonique n’a été signalé avec ses deux correspondants.
Pour Me Kabengele, cette falsification de Vodacom est un indice qui oblige la Haute cour à faire comparaitre le général John Numbi pour rétablir la vérité judiciaire.
B a souligné que se Ion les relevés téléphoniques de Vodacom, le colonel Mukalay se trouvait sur le lieu du crime le 31 mai et 2 juin pour constater la mort de Chebeya.
Complétant son confrère, Me Richard Bondo a insisté sur la comparution du général Oleko, qui a sauté le premier sur l’affaire pour rédiger un communiqué sur les circonstances de la mort de Floribert Chebeya, l’accusent d’avoir été victime d’un dérapage sexuel.
En dépit de toutes les démonstrations des avocats de la partie civile, la Haute cour n’a pas accédé à leur requête de faire comparaitre le général John Numbi et les autres personnalités telles que l’épouse du colonel Mukalay, le général Oleko, le docteur Tshomba.
Et contre toute attente, la Haute cour militaire s’est empressée de clôturer les débats et de demander à toutes les parties de se préparer pour les plaidoiries qui débuteront le lundi 27 juillet 2015.
Cette décision a provoqué la levée de boucliers entre les juges et la partie civile.
Devant cette intransigeance des juges, Me Kabengele a, au nom de ses pairs, menacé, de claquer la porte au cas où leur requête n’était pas prise en compte pour ne pas cautionner ce qu’il a qualifié de parodie de justice.
Faisant allusion au procès de l’ancien président burkinabé, Thomas Sankara, qui vient de rebondir dans son pays, après 28 ans, les avocats de la partie civile ont déclaré que le procès de l’assassinat de Chebeya ne fait que commencer.
« Si nous ne trouvons pas gain de cause», a lâché Me Kabengele, nous saisirons des instances judiciaires internationales pour faire éclater la vérité ».
Par Eric WEMBA