L’Ong proteste contre la décision du ministre Botolo.
Un rapport de l’Ong Green-peace publié le lundi 11 juillet faisait état de la violation, par le gouvernement congolais, de son propre moratoire forestier. En réaction à cet acte d’accusation, le ministre Robert Botolo de l’Environnement, Conservation de la Nature et Développement Durable a imputé cette violation à son prédécesseur, Bienvenu Liyota. Interpellé, ce dernier a improvisé un point de presse au cours duquel il a soutenu avoir respecté les textes légaux en matière de réattribution de concessions forestières.
Alors que l’on croyait que le dossier concernait uniquement le gouvernement, il a fait des dégâts collatéraux. En effet, deux employés de l’Ong Global Witness, qui se trouvaient en mission de travail dans la province de l’Equateur, ont été arrêtés le mardi 12 juillet 2016 à Mbandaka puis expulsés du territoire de la République Démocratique du Congo hier jeudi 14 juillet. Selon le ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature et Développement Durable, Robert Botolo, les deux expatriés seraient entrés au pays sans autorisation et auraient été surpris en pleine campagne d’intoxication des populations autochtones afin de les amener à se révolter contre les sociétés forestières opérant dans leurs contrées. Pour ce membre du gouvernement, pareille démarche était de nature à menacer la paix et la stabilité nationales.
A ce sujet, l’Ong Global Witness a réagi par la voix d’une de ses responsables en la personne d’Alexandra Pardal. Selon elle, les accusations portées contre leurs deux employés sont fausses. Car, non seulement ils étaient entrés en RDC avec des papiers et visas en bonne et due forme mais, en plus, leur ordre de mission indiquait clairement qu’ils étaient chargés de prendre langue avec les communautés locales de l’Equateur pour savoir si les projets sociaux leur promis par les compagnies forestières opérant dans leurs milieux de vie étaient effectivement réalisés.
A son avis, pareille démarche ne devait pas en principe poser problème car le Code forestier oblige les exploitants forestiers à négocier avec les communautés locales les projets sociaux devant accompagner leurs activités, notamment des routes, des écoles, des centres médicaux, etc.
Pour Alexandra Pardal, l’expulsion des agents de Global Witness du sol congolais est perçue comme un signal négatif qui peut pousser à croire qu’il n’y aurait pas de transparence dans l’exploitation des concessions forestières.
«Global Witness travaille en République Démocratique du Congo depuis 2007, en collaboration avec le gouvernement et les bailleurs de fonds internationaux, sur l’amélioration de la transparence et la gouvernance du secteur forestier’», a rappelé Alexandra Padra.
Selon Global Witness, sa mission consiste à prévenir les violations des droits humains et environnementaux dans les sites où sont exploitées industriellement des ressources naturelles. Elle avait lancé son monitoring en 2007, à la demande de la Banque Mondiale et en accord avec le gouvernement de la RDC. Son vœu est que les autorités congolaises respectent leur engagement de laisser les coudes franches à la société civile afin qu’elle fasse normalement son travail de surveillance du secteur forestier.
Il convient de signaler que cette année, les donateurs pilotés par la Norvège ont signé un accord de 200 millions de dollars américains avec le gouvernement congolais en vue de réduire la déforestation. Cet accord, connu sous le label de PICAA (Initiative des Forêts d’Afrique Centrale) vise l’amélioration de la gouvernance du secteur forestier.
Par KIMP