Arrêté depuis le 21 janvier dernier : Christopher Ngoyi présenté au ministère de l’intérieur avec dix chefs d’accusation

Mercredi 11 février 2015 - 11:56

L’homme que les organisations de la société civile pour la défense des droits de l’homme (ONGDH) donnaient pour mort, a finalement été présenté hier mardi 10 février au ministère de l’Intérieur. En effet, Christopher Ngoyi, puisque c’est de lui qu’il s’agit, arrêté le 21janvier 2015 pendant les manifestations contre la loi électorale à Kinshasa, vient de faire sa réapparition.

Il a été présenté au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, professeur Evariste Boshab, par la police judicaire. Cette dernière l’accuse d’être auteur ou co-auteur des troubles enregistrés pendant les manifestations contre la loi électorale. Elle a annoncé son transfert de Christopher Ngoyi au Parquet général.

Il est poursuivi pour dix chefs d’accusation : Incendie volontaire ; Destruction méchante ; Propagation de faux bruits ; Propagande subversive; Incitation à la désobéissance civile; Incitation à la violence ; incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir voir ou à la discipline ; Association de malfaiteurs ; Attentat et complot tendant à porter le massacre, la dévastation ou le pillage ; Atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat.
Trois semaines et les matraquages à la presse par Ies ONGDH, pour enfin présenter la victime au public ? Difficile de répondre à cette question.
Tout ce qu’il faut retenir, est que les manifestations organisées par râle, avaient dégénéré en émeutes en janvier dernier. Elles ont fait 27 morts, selon le gouvernement. Mais certaines organisations des droits de l’homme font état d’un bilan plus élevé. La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) parle elle, de 42 morts.
Après ces manifestations, des organisations des droits de l’homme avaient dénoncé “ l’enlèvement “ de l’activiste Christopher Ngoyi, par des militaires alors que le défenseur des droits de l’homme partageait un verre avec ses amis dans une terrasse à Matonge, non loin de la place des artistes. Le lendemain, soit le 22 janvier, des éléments ont fait irruption à sa résidence, où ils ont procédé à une fouille systématique, jusqu’à emporter quelques documents.

Présents lors la présentation de leur collègue au ministre de l’Intérieur, les activistes des droits de l’homme qui avaient été reçus par le ministre de l‘Intérieur peu avant, se disent contents d’avoir vu Christopher Ngoyi en bonne santé et disent attendre que leur collèfense devant le juge.
-“ Ce que la police ou l’enquêteur présente comme faits, il n’en a pas d’abord la compétence. Il faudrait qu’à Christopher soit donné la possibilité de présenter ses moyens de défense. Vous l’avez vu en train de rigoler de tout ce qui est en train d’être raconté. Et nous connaissons comment dans un Etat policier les choses se passent. Ce sont les mêmes modes opératoires “, a indiqué Sylvain Lumu, secrétaire exécutif de la Ligue des électeurs.

Pour sa part, Evariste Boshab a affirmé qu’il appartiendrait à la justice de départager “ en toute indépendance “ l’enquêteur et le militant de droits de l’homme. “ Vous avez suivi l’exposé qui venait d’être fait par l’enquêteur. Plusieurs préventions ont été mises à la charge de l’intéressé. Mais il appartiendra à son juge naturel de pouvoir départager l’enquêteur et la version que le concerné lui-même aura donné “, a-t-il déclaré.
Pour le professeur Matthieu Kalele Kabila, ce qui est arrivé à Christopher Ngoyi doit être mis sur le dos de l’auteur de la proposition de la révision de la loi électorale, laquelle a occasionné des troubles dans le pays.
J.W.