ASADHO : la peine de mort jugée dissuasive contre le crime

Vendredi 27 novembre 2015 - 12:25

La République Démocratique du Congo (RDC) ne mérite pas d’avoir dans son arsenal juridique la peine de mort pour dissuader l’action des criminels. Non seulement les faits vécus et observés de par le monde dans plusieurs pays ne prouvent pas l’efficacité de cette sanction, mais aussi et surtout les instruments juridiques auxquels notre pays a souscrit lui permettent d’abolir cette peine et de la remplacer par des peines de substitution telle que la peine à perpétuité. Ce discours est celui tenu à l’Hôtel Sultani, à la Gombe, par Me Jean Claude Katende, président de l’Association Africaine de Défense de Droits de l’Homme (ASADHO), hier jeudi, 26 novembre 2015, à l’ouverture de l’« Atelier sur l’appropriation de la Campagne pour l’abolition de la peine de mort en RDC » ; un atelier de deux jours (du 26 au 27 novembre 2015) organisé avec l’appui du Royaume des Pays Bas.  Le président de l’Asadho a expliqué que cette activité est la concrétisation d’une recommandation faite au cours d’une autre rencontre tenue au même endroit au début de ce mois.

Cette recommandation indiquait parmi les pistes pour aboutir à l’abolition de la peine de mort, la sensibilisation de ceux qui élaborent les lois, à savoir les députés et sénateurs. C’est ainsi que dans cette activité, il a dit avoir inviter ces représentants du peuple pour parvenir avec eux à un programme d’action à ce sujet et provoquer par la suite un débat citoyen. Le président de l’ASADHO reste convaincu de la pertinence de la Constitution qui déclare que la vie de la personne humaine est sacrée. Evidemment, il a reconnu que le moratoire sur la peine de mort décrété par la RDC il y a une dizaine d’année reste un pas dans la bonne direction, mais ne suffit pas, car
l’Epée de Damoclès reste toujours suspendue au-dessus de la vie de chaque personne, et pour cela, il suffira qu’une autorité lève ce moratoire.

1,6% des Kinois contre la peine de mort

Dans son mot de circonstance, Pétronelle Van Wale, 2ème secrétaire de l’Ambassade des Pays- Bas à Kinshasa, en charge des Affaires politiques et Droits humains, a qualifié la problématique du jour de délicate et de controversée à travers le monde. Toutefois, elle a souligné que son pays avait déjà aboli la peine de mort depuis 1952. Elle s’est dit édifiée par une enquête effectuée par l’Asadho au mois d’octobre 2015 à Kinshasa ; une enquête qui a prouvé que 51,6% de l’échantillon interrogé est contre la peine de mort. Résumant l’objectif visé par l’appui de son pays à cette campagne, elle a précisé que les Pays-Bas souhaitaient que cet atelier accouche des résolutions qui pourraient faire qu’un jour la RDC abolisse définitivement cette peine de son arsenal juridique. Elle a formulé un appel à  l’endroit des autorités de la RDC pour formaliser la prison à perpétuité en remplacement de la peine de mort. Elle s’est dit convaincue que ce plaidoyer est non seulement celui de l’Asadho, mais aussi et surtout celui de beaucoup d’autres courants d’opinions dans
le pays.

Il convient de signaler que plusieurs personnalités sont intervenues
dans cet atelier, dont le Prof. Mbata, invité à éclairer l’assistance
avec deux exposés : « Les engagements nationaux et internationaux de
la RDC face à la peine de mort » et « Combat pour l’abolition de la
peine de mort au sein du Parlement congolais : défis et perspectives.
»
SAKAZ