Dans sa lettre n°MDNAC-R/CAB/790/2016 signée le 15 mars dernier, le ministre de la Défense Nationale confirme que le 1er suppléant de feu député national Shomwa Mongera Innocent est bel et bien militaire.
Le ministre Crispin Atama Tabe Mogodi précise que, selon la base de données des FARDC, ce 1er suppléant, Batalingana Kakenga Adolphe, dont le mandat a été récemment validé à l’Assemblée Nationale comme membre à part entière de cette chambre du Parlement de la RD Congo, figure effectivement dans les effectifs des actifs des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) sous le matricule et le grade clairement mentionnés.
Encore civil lors des élections législatives de novembre 2011, Batalingana Kakenga Adolphe est retenu comme 1er suppléant du député national Shomwa Mongera Innocent. Il a intégré les FARDC en tant que militaire 2 ans après, soit en 2013.
Sa validation par la Représentation Nationale comme élu national viole, de manière flagrante, les dispositions de la Loi n°024/2002 du 18 novembre 2002 portant Code pénal militaire.
Elle n’est pas de nature à contribuer à redorer l’image de l’Assemblée Nationale qui a pour rôle primordial de protéger les lois qu’elle crée.
Les analystes ont du mal à comprendre comment, sachant pertinemment bien que l’armée est apolitique et que les militaires ne sont pas légalement autorisés à faire la politique, le bureau de la Représentation Nationale a présenté Batalingana Kakenga Adolphe parmi les nouveaux députés à valider.
Le bureau ferait mieux de mener au préalable des enquêtes approfondies en vue de connaître de fond en comble chaque suppléant et d’éviter le scandale.
Au stade actuel où le dossier est arrivé, le bureau de l’Assemblée Nationale a intérêt à vérifier minutieusement l’information donnée par le ministre de la Défense Nationale et de prendre des dispositions qui s’imposent.
Par Marcel Tshishiku